Cultiver les savoirs « inutiles »...

Nos sociétés ont tendance à privilégier une forme d'utilitarisme...
Désormais, il faut que tout soit utile ! On en oublie l'essentiel : le rôle de la culture dans la formation de l'individu...
Mieux encore ! Les savoirs qui paraissent inutiles nous libèrent : les humanités en font partie...
Elles ont été anéanties lors du quinquennat de François Hollande, avec la réforme des collèges initiée par Najat Valaud- Belkacem.
Et pourtant, le latin, le grec permettent à des élèves en difficulté de mieux maîtriser les structures de notre langue, de mieux en connaître le vocabulaire.
Ces racines sont essentielles : elles sont notre substrat, nos sources premières.
Elles suscitent la curiosité, elles donnent rigueur, esprit d'analyse à ceux qui les pratiquent.
Le terme même d'humanités associé à ces disciplines nous en montre toute l'importance : dans un monde où les machines occupent de plus en plus de place, dans un monde de technicité grandissante, il convient de préserver cet héritage du passé lié à notre humanité.
Philosophie, théâtre, tragédie, comédie, poésie, la plupart des genres littéraires sont nés en Grèce...
Pour bien vivre le présent, nous avons besoin de cette culture, de ces repères, nous devons nous référer à ce passé qui nous a nourris et nous nourrit encore...
Cette littérature venue du passé nous délivre bien des enseignements...
Ainsi, l'Odyssée d'Homère n'est pas un simple récit primitif : comme le montre Luc Ferry, cette épopée nous offre un véritable itinéraire initiatique et philosophique empli de sagesse, l' histoire d'un roi grec qui va du chaos à l'harmonie, de la guerre à la paix, de la haine à l'amour, de l'exil au retour à la maison.
L'acceptation de la mort et de la condition humaine, le refus de l'immortalité, l'amour des siens, la victoire sur l'oubli, une vie en accord avec l'ordre du monde et le cosmos, la volonté d'habiter le présent... Telles sont les leçons philosophiques de cette épopée primitive.
Les adeptes du transhumanisme feraient bien de méditer ces messages venus du passé.
L'homme doit rester à sa place, ne pas se livrer à l'hybris et ne pas vouloir dépasser sa condition de mortel.
Ainsi, les savoirs antiques nous donnent des leçons de sagesse et de modération.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/11/cultiver-les-savoirs-inutiles.html
Conférence de Luc Ferry sur l'Odyssée :
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