@jaja
Bonsoir.
Vous me navrez.
Vous refaites à peu près le même commentaire que celui que vous aviez posté le 7 juillet dernier à 12h27, malgré la réponse détaillée que je vous avais adressée quelque temps plus tard (le 4 août, à partir de 17h31).
Vous n’avez bien sûr retenu de mon texte que ce qui vous offusquait. Que vous l’ayez lu en diagonale quasiment dès sa parution, je ne vous le reprocherai pas, étant donné sa longueur.
Ce que je vous reproche, par contre, est de formuler des critiques en sachant pertinemment que vous ne l’avez lu que fragmentairement, à la va-vite. Vous vous êtes donc cru obligé d’expliquer à nos lecteurs communs quels ont été les mauvais côtés du gaullisme, alors que j’ai consacré tout un passage à les résumer (correspondant aux notes de fin n°94 à 101), passage qui va plus loin que ce que vous dénoncez, donc, inutilement.
L’accointance d’Asselineau avec Pasqua et, dans une bien moindre mesure, avec Tiberi, est rappelée dans le paragraphe qui suit le passage précité (« Pour l’UPR, l’électorat de gauche reste tout entier à conquérir, etc. »), qui reprend lui-même la troisième partie de ma réponse du 4 août.
Votre ironie tombe une fois plus à plat.
Où ai-je écrit qu’Asselineau est « le nouvel ami des ouvriers » ? Je n’ai pas affirmé qu’il était l’ami ou l’ennemi de la classe ouvrière, mais qu’il ne l’évoquait quasiment jamais (cf. note 102, cinquième paragraphe) et qu’il avait soutenu, avec les réserves d’usage, des gens qui eux en sont les ennemis acharnés.
Si les mots n’ont aucun sens pour vous, à quoi bon discuter ?
Les institutions européennes et leurs Commissaires ne sont que leurs larbins [aux capitalistes], au même titre que la valetaille politique nationale« , écrivez-vous. Je connais ce refrain qui revient perpétuellement dans la bouche des auxiliaires masqués du capitalisme et qui consiste, afin de mieux protéger la dictature supranationale qui écrase les prolétariats de l’UE, à dire qu’il faut s’en prendre à la racine du mal, au bon Dieu plutôt qu’à ses saints, etc. Ce genre de raisonnement, qui tient à mon avis du tambour, est destiné à neutraliser toute forme de résistance intelligente et populaire au capitalisme, à l’oligarchie, à l’impérialisme. Dans les années 1940, eussiez-vous prétendu qu’il ne servait à rien de s’opposer à l’occupant allemand en affirmant qu’une seule chose comptait : tuer Hitler ?
Il faut tenter de résister contre ce qu’il est possible de tenir en échec : avant de délirer sur la fin du capitalisme, il faut déjà se donner les moyens de le combattre, et ce ne sont pas vos manifs erratiques et totalement inefficaces parce que conduites sans plan d’ensemble, sans le soutien massif d’une classe ouvrière déboussolée qui en est réduite à hésiter entre les multimillionnaires Le Pen, Sarkozy et consorts, tantôt l’un, tantôt l’autre, qui freineront le triomphe de la classe dirigeante qu’inconsciemment vous facilitez. Les trente dernières années ne vous ont donc pas éclairé sur ce point ? Vous en faut-il trente de plus ?
Vous me rappelez que Marx prônait la révolution... Merci du renseignement, vous êtes bien aimable. C’est vrai. Mais pas la »révolution« sur les plateaux de télé, ou dans la rue juste ce qu’il faut pour se prendre une taloche donnée par un CRS devant les caméras (Besancenot), ou lors d’une grève pour se faire condamner en tant que représentant syndical à une amende de plusieurs centaines d’euros en raison de quelque mobilier détérioré (Poutou), toutes choses bonnes à faire tourner la boutique. Ce ne sont pas ces agissements ponctuels qui déterminent le degré d’implication dans la résistance à l’oligarchie d’un responsable politique, mais sa capacité à rassembler les gens de bonne volonté contre l’une ou l’autre forme de l’oppression. L’UE en est une, vouloir en sortir comme le veut l’UPR en se fondant sur un mouvement populaire est une forme de résistance authentique. La meilleure preuve en est le traitement infligé par les médias de la bourgeoisie aux représentants de l’UPR, tandis que les micros restent ouverts en permanence pour un Besancenot qui ne représente plus que lui-même (ayez la curiosité de recenser le nombre de fois où il a été invité par des médias de diffusion nationale, rien que durant l’année en cours, et comparez avec Asselineau, président d’un parti politique, hors la campagne présidentielle bien sûr). Beaucoup de gens ont adhéré à l’UPR (ses effectifs comptent environ cinq fois plus de membres que le NPA), en dépit d’une couverture médiatique minable, tandis que le NPA, à l’inverse, bénéficie d’une meilleure visibilité bien qu’il ne pèse presque plus rien en termes d’adhérents : autant qu’un gros village à l’échelle de la France ! Ne vous l’ai-je pas déjà écrit ? Cela ne vous met-il pas la puce à l’oreille ?
Quand on compare les prestations de Poutou à celles d’Asselineau, je pense que pour un marxiste, il ne devrait pas y avoir longtemps à tergiverser entre les deux. L’un nous propose de demeurer au sein de l’enfer en affirmant qu’il faut s’attaquer directement au capitalisme, à la manière d’un Don Quichotte, l’autre nous propose de nous attaquer concrètement, rationnellement, en la quittant à l’une des pires structures politiques jamais enfantées par le capitalisme et l’impérialisme. L’un nous fait périodiquement son numéro habituel de révolutionnaire d’opérette en faisant le pitre afin de mieux ridiculiser la gauche de combat à laquelle il est censé appartenir (faisant passer les ouvriers, les ouvrières et celles et ceux qui prétendent les défendre pour des charlots), et l’autre nous adresse un discours argumenté bien plus subversif - pensez, sortir de l’un des temples du capitalisme mondial ! -, faisant appel à notre intelligence collective. Libre aux marxistes, après la sortie de l’UE, de reprendre le combat en faveur du socialisme à l’échelon national, le seul jusqu’à présent qui nous ait permis d’obtenir des avancées sociales. Que ferez-vous lorsque l’UE sera devenue fédérale, comme les USA ? Ferez-vous comme vos frères ennemis du WSWS, auxquels je fais souvent référence, continuerez-vous à publier périodiquement des textes révolutionnaires sans aucun impact sur quoi que ce soit, avec en conclusion le sempiternel appel dans le désert à la lutte des classes, et à participer à des manifs de plus en plus anecdotiques dans lesquelles vous irez vous faire matraquer pour la peau, croyant oeuvrer à l’organisation du mouvement ouvrier ?
Qui plus est, vous évoquez la révolution marxiste alors que le candidat à l’élection présidentielle du parti que vous soutenez n’a pas été fichu d’employer une seule foi le mot »socialisme" dans ses professions de foi en 2012 et 2017. C’est vous qui me faîtes franchement rigoler. Poutou, un marxiste ?
De mon point de vue, entre d’un côté un gaulliste qui a fort bien déterminé quel est dans la conjoncture actuelle le principal ennemi à combattre pour la classe laborieuse (et pour les couches moyennes) et, de l’autre, un pseudomarxiste, pseudotrotskyste ou pseudo je-ne-sais-quoi dont le boulot est de nous entraîner invariablement dans des culs-de-sac (avec ses confrères européistes des autres partis), qui comme Mélenchon en 2012 avait appelé à voter pour Hollande sans la moindre compensation pour les ouvriers, le choix est vite fait.
Encore faut-il que le gaulliste en question s’en tienne à sa ligne de conduite initiale. S’il passe de la pommade à Trump ou à son alter ego saoudien (MbS), là, personnellement, je ne marche plus, je suis sur le point de décrocher. Il y a des limites à ne pas franchir.
A la revoyure !
03/12 18:08 - Jean Dugenêt
@Fifi Brind_acier Exact. Tout à fait d’accord. Ce n’est pas parce que nous sommes (...)
03/12 17:55 - Jean Dugenêt
Votre article m’intéresse puisqu’il y est question de l’UPR avec des (...)
12/12 14:25 - O Coquinos
@Yanleroc [commentaire du 22 novembre à 14h27] Sur la malhonnêteté intellectuelle de certains (...)
11/12 00:27 - O Coquinos
@Fifi Brind_acier [commentaire du 22 novembre à 9h34] Ce qui m’étonne de mon côté est (...)
11/12 00:13 - O Coquinos
@Attilax [commentaire du 20 novembre à 19h27] Merci à vous, Attilax. Votre commentaire (...)
11/12 00:08 - O Coquinos
@O Coquinos [réponse du 10 décembre 23h22] « Rien ne les distingue »... au singulier (...)
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