@Ar zen
Bonsoir.
Peu importe, peu importe... Bien sûr que cela importe, car si l’on fait croire aux gens que la principale expérimentation de la démocratie directe qui ait eu lieu jusqu’à présent au sein d’un Etat puissant, économiquement très développé pour l’époque, fut quelque chose d’anecdotique, comment leur en donner l’envie, comment leur faire prendre conscience qu’il ne s’agit pas d’une babiole, d’un détail de l’histoire comme aurait dit l’autre ? Passons.
D’accord avec vous sur tout le reste, l’important c’est effectivement le premier pas. C’est pourquoi je vous ai écrit : « Vouloir la démocratie réelle ne signifie pas qu’on refuse de voter en faveur du champion du frexit aux prochaines élections de la ploutocratie, mais sous conditions en ce qui me concerne. »
Vous insistez sur la Suisse comme si je faisais la fine bouche sur le niveau supérieur de démocratie qui existe dans ce pays par rapport au nôtre. Pourquoi ? La Suisse est certainement plus démocratique que la France (qui l’ignore encore ?), et, mises à part les restrictions à faire quant aux populations qui y étaient privées de droits civiques (à commencer par les femmes), la démocratie athénienne l’était davantage que la Suisse ne l’est aujourd’hui, de même qu’il existe un niveau de démocratie encore supérieur à celui de l’antique Athènes.
Il ne s’agit pas de « se casser la tête » ni de casser celles des autres, mais tout simplement de hiérarchiser les problèmes (ce n’est pas à vous que je vais apprendre cela) : primo, sortir de l’UE (et de l’Otan) afin de rétablir la République française dans ses droits ; secundo, instituer le référendum d’initiative populaire y compris sur les questions touchant à la Constitution ; tertio, s’il se trouve une minorité suffisante de Français pour recourir à ce référendum sur cette question, proposer l’instauration de la démocratie directe. Cela me semble effectivement limpide.
Peut-être que les activités menées par un Etienne Chouard en faveur de la démocratie pure vous paraissent inconciliables, dans le contexte actuel, avec l’urgence qu’il y a à libérer la France de la domination étrangère et de l’ultralibéralisme qui la détruisent à grand feu. Je comprends cependant pour ma part qu’il soit obnubilé par ce dans quoi il s’est tant investi depuis tant d’années, et ne lui jetterai jamais la pierre, à moins qu’il ne se mette à soutenir Trump avec les réserves d’usage lui aussi (voter pour Mélenchon fut bien sûr une erreur en complète contradiction avec l’excellente analyse qu’il avait antérieurement proposée au sujet de FA et de l’UPR). Pour moi, je n’ai aucun doute, aucune hésitation sur la priorité que constitue la sortie de l’UE au plus vite.