@Jonas
Je vais encore vous remercier de votre réaction, Jonas, mais ce ne sera pas pour admettre que j’ai tort de présenter, avec Onfray (Traité, p. 224), Rosenberg comme un penseur de petite envergure (c’est moi qui le dis, après ma lecture des textes aussi insignifiants que délirants cités de lui longuement par Kathleen Harvill-Burton, textes que vous devez connaître mieux que moi, notamment son Mythe du XXe siècle que vous désignez). Or, l’important n’est pas là, mais dans la seconde phrase de moi que vous citez.
Il ne fait absolument aucun doute que Rosenberg et Hitler partageaient exactement la même pensée raciste. Les extraits que vous proposez peuvent en être l’illustration. En revanche, je suis bien certain que vous ne trouverez nulle part dans Mein Kampf, ni dans aucun document du national-socialisme, rien qui reprenne la pensée religieuse de Rosenberg. Je le sais de science certaine, car autrement il ne fait aucun doute que K. Harvill-Burton en ferait explicitement état, puisque c’est justement le sujet qu’elle s’est donné (et, qui, par conséquent est inexact à sa face même, ce qui est naturel, comme je l’ai écrit, car elle se laisse entraîner par les analyses du jésuite Gaston Fessard, qui le prenait pour acquis)
En ce qui concerne la personne même d’Alfred Rosenberg, je connais quelques faits que vous ne pourrez mettre en doute, je crois. Oui, Hitler l’a nommé chef du parti nazi durant son emprisonnement : il ne pouvait pas trouver mieux pour occuper le poste « à sa place ». Vous le présentez comme un « compagnon de route » : Hitler l’a plutôt utilisé, je crois. Et d’ailleurs, dès qu’il sera en mesure d’exposer ses fameuses idées religieuses de manière trop tapageuse, Hitler (qui savait jusqu’où ne pas aller dans sa folie pour garder le pouvoir) l’écartera sans ménagement. Mais non, je ne suis pas un savant historien ! J’ai lu tout cela dans la thèse de Kathleen Harvill-Burton qui décrit de près son personnage.
Cela dit, il est bien possible que vous ayez parfaitement raison, mais pour le démontrer, il vous faut trouver des textes d’Hitler ou des documents du national-socialisme qui reprennent précisément (et si possible textuellement et nommément) la pensée religieuse de Rosenberg. Bonne chance ! (car vous ne trouverez probablement rien d’autre que les deux mots que je cite... de la 24e des 25 propositions du projet de national-socialisme de 1920). Mais d’ici là, votre intervention m’aura permis de préciser les limites de mes affirmations qui reposent sur un ouvrage assez confidentiel, la thèse de K. Harvill-Burton.