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Commentaire de O Coquinos

sur Sur François Asselineau, l'UPR, l'abstention et les trumpolâtres (2b/2)


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O Coquinos O Coquinos 26 novembre 2017 20:33

@Fifi Brind_acier [commentaire du 21 novembre à 8h16]

Là, vous êtes impayable. Vous validez très exactement la réflexion tirée par les cheveux que j’imputais ironiquement à FA dans la note de fin n°67 de mon article à propos du mur de la honte états-unien :

Le raisonnement benoît de monsieur Asselineau semblait être le suivant : puisque les immigrés clandestins se faisaient déjà trouer la peau auparavant, pourquoi reprocher au président élu Donald Trump son intention de poursuivre le massacre ? Ses prédécesseurs avaient les mains couvertes de sang et on ne leur avait rien dit ou presque ! Il n’y avait donc aucune raison d’en vouloir spécialement au promoteur de ‟l’Amérique d’abord”, question d’équité.

Sauf que vous, vous dites la même chose tout de go, franco, d’une façon brut de décoffrage, écrivant :

Pourquoi la gauche française fait des cacas nerveux sur le mur de Trump, mais n’a rien dit pendant les 8 ans de la mandature d’Obama ?

On sent que cela vient du cœur. Ben voui, c’est pas juste !

Je pensais que les défenseurs d’Asselineau allaient se récrier, hurler à l’infamie contre ma petite provocation. Eh bien ! non. J’ai mis involontairement en plein dans le mille si j’en juge d’après vous. C’est malin !

Je ne sais pas si je découvre la lune, comme vous dites ; vous, vous feriez bien de découvrir mon article, car ce que vous rappelez quant au projet initial de Dobeliou :

« Le 26 octobre 2006, le président George W. Bush promulgue la loi du Secure Fence Act destinée à renforcer la surveillance de la frontière avec le Mexique et à lutter contre l’immigration clandestine. Totalisant 1 200 kilomètres, soit un tiers de la frontière, une barrière États-Unis-Mexique de 4,50 mètres devait être construite. Il devrait être éclairé par des miradors et balayé de caméras high-tech afin de prévenir les migrations clandestines des Latinos vers les États-Unis. À l’époque, il aurait dû être achevé avant la fin 2008 et traverser notamment le désert de Chihuahua et le désert de Sonora ». Obama a fait détruire ce mur ? Pas du tout ! »,

est à peu près ce que j’évoquais dès le premier paragraphe de la présente troisième partie publiée de mon texte (et au début de cette note de fin n°67 à laquelle il renvoie) :

En réalité, les tronçons édifiés à partir de 1994 sous les présidences Clinton, Bush fils et Obama ne couvrent qu’une portion des confins états-uno-mexicains. Donald Trump projetait d’étendre à l’ensemble de la frontière en triplant presque sa longueur cette gigantesque palissade métallique ornée de fils de fer barbelés, de milliers de caméras, détecteurs et miradors, aux abords activement surveillés par des patrouilleurs officiels armés jusqu’aux dents et tirant à vue, secondés par des citoyens nationalistes zélés.

J’ai seulement oublié d’indiquer la hauteur de l’édifice, et vous, de mentionner les milliers d’assassinés. Nous n’avons pas les mêmes priorités, c’est clair.

Vous avez l’air de croire que je regrette Obama. Tout ce que j’ai écrit pour le compte d’Agora vox a régulièrement démontré le contraire. Vous devriez arrêter l’écriture automatique, cela ne vous réussit pas.

Vous ajoutez pour terminer :

Cela pose la question du contrôle des frontières. Vous êtes pour ou contre le fait qu’un pays contrôle qui entre et vit sur son territoire ? Vous êtes pour ou contre le référendum sur l’immigration que propose l’UPR ?

Quel rapport avec la construction d’un mur de la honte ? J’étais contre l’existence du mur de Berlin. Je suis contre le mur de Clinton, Bush, Obama et Trump de même que je suis contre le mur israélien et tous les autres existant à travers le monde (et il y en a un paquet !). Ces murs sont dressés pour censément limiter l’émigration ou l’immigration produite par les effets néfastes des politiques intérieures ou extérieures de régimes antidémocratiques (voir ci-dessus ma réponse datée d’hier à 12h51 à votre commentaire du 21 novembre à 6h47). Ces murs, lorsqu’ils sont efficaces, ont pour résultat principal de renforcer l’apartheid planétaire en cours d’expansion, dont la nécessité paraît de plus en plus prégnante dans les esprits radicalement opposés aux valeurs du CNR. C’est parfaitement contradictoire avec le discours d’un Asselineau qui n’a jamais affirmé, à ma connaissance, qu’il fallait construire des murs où que ce fût (il est néanmoins fort répréhensible de sa part de s’être abstenu de condamner le projet d’extension de Trump, d’où ma petite provocation) et qui reproche justement à l’UE d’être une construction racialiste. Mais peut-être êtes-vous dans ses petits papiers et savez-vous jusqu’à quel point ses déclarations sont insincères ?

Dès lors que la question est clairement posée, sans équivoque possible, sachez, puisque cela vous préoccupe, que je suis pour tous les référendums imaginables, étant favorable à la démocratie directe, y compris sur l’immigration, à condition qu’ils soient adossés à de vastes débats contradictoires. Je suis également pour le contrôle de leurs frontières par les États-nations tant que ces États existeront, ce qui risque de ne pas durer bien longtemps au sein de l’UE. De là à les transformer en bastions inexpugnables, il y a une marge. Imaginez-vous une France retranchée sur ses flancs est et sud-ouest derrière un rempart imperméable (ce qui ne fut le cas ni de la ligne Maginot, ni des murailles de Chine en leur temps) ? Pareil en Allemagne, en Hongrie, en Autriche, etc. Ce serait parfaitement contraire à ce qu’affirme l’UPR : la sortie de l’UE ne doit pas signifier le repli sur soi.

Votre soutien manifeste au projet de Trump d’extension du mur à l’ensemble de la frontière avec le Mexique vous écarte moins de l’extrême droite xénophobe que vous prétendez combattre qu’il ne vous éloigne de l’idée séduisante d’unité citoyenne portée par un nouveau CNR ouvert sur le monde, dont on pourrait imaginer qu’il proposât aux autres nations de réduire l’immigration non pas contre les immigrés mais en leur faveur, par une aide française et/ou internationale au développement et à la démocratisation de leurs pays d’origine accrue et plus efficace qu’elle ne l’est actuellement, les incitant à ne pas quitter leur patrie (ce n’est pas le rêve du commun des mortels). La France regagnerait vite son prestige perdu auprès des peuples du monde si elle agissait ainsi (comme tente de le faire avec quelque succès la Chine, notamment en Afrique).

Vous êtes, à mon avis, un(e) très mauvais(e) ambassadeur(rice) officieux(se) et, comme je l’espère, autoproclamé(e) de l’UPR.


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