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Commentaire de Étirév

sur Le Messie de la fin des temps


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Étirév 7 décembre 2017 11:48

Bonjour,

D’où vient l’idée du Messie, du millénarisme et de la fin des temps ?

Deux ou trois siècles avant le début de notre Ère, la philosophie de l’homme qui avait étouffé toute la science de la Femme avait fait naître un tel malaise dans les esprits que partout on attendait un retour à la raison primitive.

La résurrection de la Femme, qu’on espérait, devait faire cesser la domination de l’homme perverti. C’est en ce sens qu’on annonçait « la fin du monde » ; on entendait par là un changement de régime social.

Plutarque nous apprend que, au moment où Marius, annonçant les Césars, s’apprêtait à bouleverser la constitution romaine, les haruspices d’Etrurie avaient été consultés sur divers prodiges.

Dans Ovide, il est dit : « Toute race vivante sera renouvelée et le ciel donnera à la terre une humanité née sous de meilleurs auspices et qui ignorera le crime. Mais celle-là non plus ne conservera pas longtemps son innocence et elle doit la perdre en vieillissant.  »

Tous les auteurs du temps étaient hantés de la même idée.

Lucrèce annonce la fin du monde comme prochaine.

Sénèque en dit autant, et il annonce que cette humanité condamnée va faire place à une autre plus innocente et plus heureuse, du moins pour un temps.

Virgile annonçait une ère de paix et de félicité à laquelle devait présider un « fils des Dieux », c’est-à-dire un régénérateur béni par eux dès sa naissance, qui établirait la paix universelle et avec qui naîtrait et grandirait l’âge d’or.

Qui sera ce sauveur ?

Du temps des Eglogues, c’était « le premier enfant venu de noble race à qui il plaisait à un poète de prédire une belle destinée  ». Puis, du temps des Géorgiques, ce fut Octave. « Ah ! Que ce noble jeune homme vienne enfin au secours du monde détruit ! Ne lui refusez pas cette gloire. »

Le Sunnite croit que son Mahdi, prophète inspiré, doit vaincre l’Antéchrist, et fonder l’empire universel.

Le Chiite continue à croire à l’incarnation future de l’Imam.

Les femmes s’en mêlaient ; des inspirées vivaient dans une exaltation prophétique qui dura pendant toute la crise religieuse qui enfanta le Christianisme.

Rome était pleine de gens qui prophétisaient. On attendait la fin de la terre, soit par le feu (fin physique), soit par un déluge suivi d’une régénération.

Les Oracles sibyllins avaient annoncé un temps de destruction et de ruine et ce sont eux qui avaient dit la vérité.

Les métaphores par lesquelles on avait annoncé la fin du monde avaient été mal interprétées. Ainsi, quand les prophètes avaient dit que les fondements de la terre allaient s’ébranler, cela s’appliquait aux institutions sociales qui allaient être attaquées et détruites, et non au globe terrestre et à ses conditions physiques.

Quand ils avaient dit que le soleil, la lune et les étoiles allaient s’obscurcir et s’éteindre, cela se rapportait aux lumières de l’intelligence comparées aux astres du ciel et qui (suivant l’expression antique) allaient être mises sous le boisseau par l’homme pervers.

Toutes les métaphores annonçaient le renversement du « monde intellectuel » et le règne de la brutalité.

Ainsi, quand Isaïe dit, apostrophant Babylone : « Brillante étoile, comment es-tu tombée du ciel ?  », elle fait une allusion à la ruine du règne de l’Esprit féminin en Chaldée. Ce style était celui de l’époque.

Cérinthe, Juif d’Antioche, avait inventé le millénarisme ; il annonçait la fin prochaine du monde et le retour du Christ sur la terre, pour y exercer sur les justes un règne temporel de mille ans, pendant lequel les saints jouiraient ici-bas de toutes les voluptés sensuelles.

À suivre…

Cordialement.


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