@Mmarvinbear
Sur le caractère universaliste
de la loi : Le caractère universaliste de la loi implique effectivement
qu’elle doit s’appliquer à tous et dans tous les cas. Cette notion a été
notamment défendue par Friedrich Hayek qui, semble t-il est plutôt proche de
vos idées de libéral-capitaliste. Le cas de la légitime défense, que vous
citez, n’est pas contradictoire avec le principe d’universalité de loi, en ce
sens qu’il ne constitue pas à proprement parler une exception (ou dérogation) à
la loi interdisant le meurtre, mais plutôt l’application d’une autre règle,
celle du droit à la sûreté, inscrite notamment dans l’article 2 de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui, comme vous le savez, fait
partie intégrante de la constitution. Ce droit à la sûreté qui émane d’un texte
supérieur à la loi (puisque constitutionnel) va donc tout naturellement
cohabiter avec un autre texte supérieur inscrit dans l’article 4 de la DDHC qui
limite la liberté individuelle à la nuisance à autrui, le meurtre étant
naturellement considéré comme la nuisance extrême. C’est ainsi que le code
pénal (corpus de niveau inférieur à la constitution) va formuler des règles
conformes au caractère universaliste
des deux principes constitutionnels. Il n’y donc là, aucun argument de nature à
contester le caractère universaliste de la loi.
Vous dites : Si les pouvoirs sont totalement séparés, comment pourront-ils
se contrôler et s’équilibrer les uns les autres ?
Mais il ne faut pas que les
pouvoirs puissent se contrôler mutuellement. Le principe de séparation des
pouvoirs est une des bases de la vraie démocratie, et il totalement bafoué dans
la démocratie représentative actuelle. Par ailleurs, il existe une grande
confusion dans les esprits sur la notion de « pouvoirs » (entretenue
volontairement par le système actuel). En réalité, il n’existe qu’un seul vrai
pouvoir : c’est le pouvoir législatif. Tous les autres, notamment
l’exécutif et le judiciaire, ne sont que des dérivés du législatif, dans le
sens où ils sont obligés de ce conformer à ce que dit la loi, et n’agir qu’à
l’intérieur du cadre des règles de conduite édictées par le pouvoir législatif.
Le pouvoir législatif peut faire et défaire à tout moment l’action de
l’exécutif et du judiciaire.
Vous dites qu’il ne faut pas être juge et parti,
nous sommes d’accord là dessus. C’est la raison pour laquelle l’exécutif ne
doit pas pouvoir modifier lui même la loi dans le seul but de pouvoir engager
un commandement opérationnel que l’état du corpus actuel lui interdit. Cela
s’appelle précisément de l’abus de pouvoir, dérive malheureusement
institutionnalisée par la constitution actuelle qui confère à l’exécutif le
droit d’initier et même de décider lui même de lois qui ne devraient être
produites que par la fonction législative, cette dernière ne devant être
contrôlée que par le peuple.
C’est la définition même de la
souveraineté populaire : le peuple exerce sa souveraineté par
l’intermédiaire du pouvoir législatif