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Commentaire de 24heures

sur Debout-la-France, histoire d'un naufrage annoncé


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24heures 22 décembre 2017 16:03

Article intéressant mais qui ne résume que partiellement la situation.

Vous oubliez d’abord de raconter la consultation préliminaire à l’annonce du 28 avril. Le Conseil National (dont je faisais partie à l’époque) a été réuni à 2 reprises. La 1ère le lundi 24 à 18h avec convocation reçue le samedi 22, ce qui laissait un peu de temps pour s’organiser. Il était d’ailleurs surprenant de voir autant de gens venus de province (Marseille, Tarn, est de la France...). Ce soir-là, après 4 h de débats, environ 2/3 des nombreux participants étaient contre l’alliance avec le FN (dont un certains nombre de candidats aux Législatives qui menaçaient de renoncer si cette hypothèse se concrétisait). Il fut décidé de ne rien décider. Enfin, c’est ce qui fut écrit le lendemain par mail.

La seconde eut lieu le vendredi 28 à 11h avec convocation envoyée la veille à 11h, ce qui laissa beaucoup moins de latitude aux conseillers nationaux pour s’organiser, et qui exclut, de facto, les provinciaux et / ou les actifs (ce qui est mon cas). Je ne pus donc y assister, ils étaient semble t’il beaucoup moins nombreux, les discussions durèrent longtemps aussi, curieusement la tendance ce jour-là était plus favorable à l’alliance que le lundi précédent.

NDA quitta le Conseil vers 15 h pour filer vers Nanterre et le siège du FN, et caler son intervention du soir. Cela laissa l’impression que le Conseil National avait été convoqué pour la forme mais que la décision avait déjà été prise avant.

Au passage, un changement de positionnement idéologique aussi majeur aurait plutôt du faire l’objet d’un vote en Congrès réunissant l’ensemble des adhérents. Cela aurait eu le mérite d’être un procédé démocratique, plus qu’un vote à main levée compté « à la grosse » du Conseil National (très) partiel.

Vous minimisez le nombre de départs que cette décision a entrainé. Rien qu’au niveau des candidats aux Législatives et des Secrétaires Départementaux, soit la face émergée (un tout petit peu médiatisée) de l’iceberg, les effectifs ont fondu de 20% en quelques semaines. Et les pertes ont continué par la suite, certes sur un rythme moins soutenu. DLF se gargarise d’avoir gagné des adhérents, mais ils omettent de dire qu’un certain nombre de LR les avaient rejoints au printemps, n’en pouvant plus de l’affaire Fillion, et qu’ils sont repartis aussi sec dès le 28 avril. La plupart n’ont pas renvoyé leur carte et peuvent être comptabilisés comme adhérents pendant quelques jours encore. D’autre part, un certain nombre d’adhérents historiques (4 ans dans mon cas) sont pour la même raison toujours comptabilisables mais ne renouvelleront pas leur adhésion en 2018. L’épreuve de vérité au niveau nombre d’adhérents, ce sera donc l’an prochain et pas avant.

La suite est connue. Alors que l’objectif affiché haut et fort avait toujours été de pourvoir les 577 circonscriptions, au point qu’une liste occulte d’une centaine de « prête-noms » était prête afin de boucher les trous éventuels, DLF a finalement annoncé avoir pourvu 400 circos (ce qui est faux quand on recense précisément avec les données officielles : on était à 392 sous étiquette DLF). La désignation des candidats fut laborieuse, et vit apparaître de nombreuses têtes complètement inconnues qui jusqu’alors n’avaient jamais été vues une seule fois lors des réunions départementales. La campagne, des échos que j’ai eu, a été calamiteuse, entre la tradition maison de la logistique foireuse (affiches et tracts arrivés quelques jours avant le 1er tour, comme aux élections locales précédentes) et l’accueil hostile lors des quelques tractages (alors que ça s’était très bien passé pour les Présidentielles), en raison d’un positionnement devenu complètement illisible. Le score fut médiocre, environ un tiers inférieur à ce que le score de NDA à la Présidentielle pouvait laisser espérer. Le « boss » sauva lui-même sa tête de peu.

En ce qui me concerne, j’étais investi aux Législatives et ai choisi de retirer ma candidature. DLF m’a escroqué en refusant de me rendre l’apport financier que j’avais déjà fait en vue de ma campagne, et ce alors qu’aucun tract ni affiche n’a jamais été imprimé. C’est une transfuge du FN, se présentant sous les couleurs de DLF, sur ma circo, qui a profité de mon argent. Pour un parti qui promeut l’intégrité, avouez que ça la fout mal...

Je suis d’accord avec le diagnostic, notamment avec le fait que NDA était et est toujours très mal entouré et conseillé par un premier cercle de jeunes ambitieux et arrivistes, dont le détestable JP Tanguy est le représentant le plus visible.

Vous passez par contre sous silence le fait que l’évolution de la position de NDA sur l’Europe et surtout l’Euro était de plus en plus déroutante en interne pour toute une partie d’adhérents qui avaient rejoint le parti il y a quelques années sur une ligne « Frexit light » et surtout vraie sortie de l’euro.

Je partage votre pronostic : ce parti est voué, au mieux à achever son baiser de la mort et à devenir un satellite du FN (ce qui sera facilité par l’adhésion d’un certain nombre d’ex-FN depuis le printemps dernier), au pire à disparaître.

Quel gâchis quand on s’y est investi sincèrement et bénévolement, sans compter ses heures, pendant plusieurs années...


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