Et qui se
souvient des vrais voyageurs, comme Nicolas Bouvier (« De l’usage du monde »)
ou Bruce Chatwin (« The songlines ») … ou même du roman de Muriel
Cerf « Le voyage » ?
Certains d’entre nous
remercieront leur témérité, ou inconscience, d’avoir pris la route dans les années
soixante-dix ou même quatre-vingt, sans
carte de crédit, sans internet ou même guide, à se poser dans des endroits
quelquefois glauques mais souvent époustouflants, avec de l’émerveillement
plein les cellules d’être simplement ailleurs … ai connu le lac Toba (Sumatra) sans
électricité, Pokhara (Népal) sans rien autour du lac, on nageait au milieu des
buffles, et la salle de bains était un tuyau d’arrosage …, et pareil pour beaucoup
d’autres endroits où je ne retournerai jamais ….. par peur de ne plus garder dans
ma tête mes plus beaux souvenirs …
Je dis souvent à ma famille :
« si je suis atteinte d’Alzheimer, mettez moi dans un coin en disant ‘ tu
as été en Éthiopie, non ?’ -ou tout autre endroit- et laissez-moi
sourire … »
Tout n’est pas perdu, et il
faut dire aux jeunes « N’écoutez jamais les conseils de ceux qui vous
disent d’avoir une vie monotone ». D’autres aventures sont possibles,
elles sont simplement différentes …