L’ESCLAVE MÂLE : ANIMAL, VEGETAL OU MINERAL ?
poèmes [ ]
par Aline d’Arbrant, professeur à l’I.M.E.G.(1) de France
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par Aline d’Arbrant [Aline_d’Arbrant]
2004-09-08
Les
Femmes dominantes, propriétaires d’un ou plusieurs esclaves, ont
souvent une vision trop sommaire de la psychologie des mâles qui les
servent. Elles ont tendance (mais c’est une réaction très normale dès
qu’on commence à prendre l’habitude de la soumission des mâles) à
assimiler leur esclave à un objet, à un robot domestique dénué de
sensations ou de psychologie. C’est une erreur. Certes, le soumis mâle
a une psychologie très rudimentaire qui l’assimile plus à l’animal qu’à
l’être humain. On l’éduque comme un âne avec la carotte et le bâton, on
le dresse comme l’écuyère dresse son cheval de cirque, on le fait agir
par réflexe conditionné comme les chiens de Pavlov... Ceci est
parfaitement exact. Cependant son systême de pensée mérite tout de même
quelque analyse, aussi brève et succincte soit elle. Nous avons vu dans
un autre article (2) que le soumis devait intérioriser les goûts et les
idées de sa Maîtresse tout en tentant au maximum de se rapprocher
d’elle par l’imagination permanente, et en temps réel, de ses
sensations de Femme supérieure dont il ne peut avoir naturellement la
moindre idée. Ce dépassement psycho-sensoriel auquel le soumis doit
être astreint en permanence pour tendre vers l’idéal féminin, auquel il
ne peut bien sûr pas prétendre, peut également être transcendé dans un
progressif renoncement cognitif.
Son état hybride, mi-humain
mi-animal, est souvent inconfortable pour l’esclave. Son esprit
toujours tendu vers les sensations inconnues et hors de son atteinte
qu’éprouvent les Femmes supérieures, et sa Maîtresse en particulier,
les travaux qu’il effectue quotidiennement pour elle et l’adoration
qu’il lui voue en silence, l’aident sans doute à vivre son infériorité
naturelle et son destin servile mais, hélas, ne peuvent suffire à lui
faire oublier sa profonde inutilité générique. C’est pour cela que,
souvent sous l’impulsion d’une Maîtresse un peu psychologue mais
quelquefois par quelque pulsion personnelle, s’enclenche chez l’esclave
un véritable processus de réification qui est très loin d’être
dommageable, tant pour lui même que pour sa Maîtresse a fortiori.
Il y a, nous semble-t-il, trois grandes étapes à cette intéressante « chosification » du mâle.
La
première est en quelque sorte « immobilière ». Le soumis entre dans une
maison ou un appartement auquel il va être rivé (au sens figuré, mais
aussi souvent au sens propre). Il appartient à la demeure de sa
Maîtresse autant qu’à elle-même. Son horizon de vie (laquelle est
devenue par nature essentiellement domestique) est limité par ses murs
et l’une des tâches principales qu’il doit accomplir est de veiller à
la propreté et au rangement de tout ce qui est enfermé entre ses murs.
Son identification première avec l’espace immobilier dans lequel il est
placé, parfois auquel il est enchaîné définitivement (3), est un
premier pas dans le processus de réification du soumis mâle.
La
seconde étape est « mobilière ». Le mâle attaché à un lieu, et dont la
fonction principale est de veiller à l’entretien de celui-ci et de ce
qu’il contient, parfois à cause de la façon dont il est maltraité ou
simplement ignoré par la population féminine qu’il doit servir ou, très
souvent aussi, grâce à une conscience aiguë et intrinsèque de son
infériorité naturelle, sent obscurément qu’il est utilitairement et
psychologiquement beaucoup plus proche des meubles de la maison que des
Femmes, par trop supérieures à lui, qui y vivent régulièrement.
D’ailleurs, il accepte très facilement (voire apprécie dès les premiers
jours de son asservissement !) d’être utilisé longuement comme
n’importe lequel des autres meubles de sa Maîtresse (4). Ces autres
meubles, qui sont en définitive ses principaux compagnons, peuvent
devenir aussi ses rivaux. Un bon soumis utilisé comme repose-pieds par
une Femme aura à coeur de rester au moins aussi stable qu’un vulgaire
tabouret de bois. Il serait vexé de se voir préférer son compagnon
d’essence végétale ! A l’inverse, il se montrera fier de pouvoir,
contrairement à son confrère portemanteau, s’avancer jusqu’à celle qui
aura suspendu, par exemple, ses vêtements de pluie et son chapeau à ses
bras tendus ou sur sa tête. Peu à peu, cette fonction mobilière du mâle
doit prendre le pas sur toutes ses autres fonctions plus animales
jusqu’à, par exemple, ne plus croire qu’il est un esclave en train de
laver le linge de sa Maîtresse mais bel et bien un lave-linge
perfectionné en cours d’utilisation par celle-ci ou une autre Femme
sachant le faire fonctionner.
Enfin, fétichisme aidant,
l’esclave se met souvent à envier puis jalouser les vêtements ou les
sous-vêtements de sa Maîtresse, surtout quand celle-ci lui interdit
tout contact direct avec son corps divin de Femme. Pendant la lessive à
la main d’un soutien-gorge ou d’une culotte, ou lors du repassage
méticuleux d’une robe, le mâle soumis imaginera ce joli linge collé à
la peau de sa Maîtresse, frôlant sans cesse son corps et ses formes,
s’imprégnant de son parfum et de son odeur intime, tous plaisirs à lui
interdits. Aussi appréciera-t-il d’autant plus le choix que la Femme
peut faire de choisir un placard comme lieu de remisage de son esclave.
Les étages supérieurs de ce placard étant réservés aux vêtements,
sous-vêtements ou chaussures de sa Maîtresse, l’étage inférieur affecté
au mâle pour ses périodes de repos ou quand sa présence est indésirable
dans les pièces résidentielles des Femmes. Lentement mais
inéluctablement, le sujet soumis s’objectivise et devient une chose
utile. Le processus de réification est accompli.
Objet
« pensant », certes, mais objet tout de même, le mâle gagne à être très
rapidement « chosifié » et assimilé au reste du trousseau de sa
Maîtresse. Tout y gagne en clarté dans les rapports Femme/mâle (ou
Maîtresse/esclave, ce qui revient au même). Une place pour chaque chose
et chaque chose à sa place, dit la sagesse populaire. La Femme
dominante aura a coeur de faire pénétrer cette maxime dans ce qui sert
de cerveau à son esclave, tout en lui faisant bien comprendre qu’il est
bel et bien devenu réellement une chose, sa chose, et qu’il doit rester
définitivement à sa place de chose, pour laisser vivre les Femmes à
leur place de Femmes.
(1) Institut Mixte d’Education Gynarchiste.
(2) Vivre la vie de sa Maîtresse, apprentissage et réussite de la vraie servitude masculine.
(3)
Dans le monde futur entièrement gynarchisé que nous souhaitons,
pourquoi ne pas donner le statut d’« immobilier » à certains esclaves
mâles qui pourraient être cédés, dans les transactions immobilières de
particulière à particulière, en même temps que le logement auquel il
serait affecté et rivé, comme l’évier, la baignoire ou le trône des
toilettes ? Cette mesure présenterait l’avantage d’avoir un esclave
toujours parfaitement au courant de l’entretien nécessaire à toutes les
parties du logement en cours de cession. Certains appartements
pourraient même prendre une certaine valeur immobilière grâce au mâle
qui y serait fixé.
(4) Tabouret, lampadaire, table, porte-manteau, etc., les possibilités mobilières d’un mâle sont innombrables...