Non. Tout simplement l’Église s’est rendu compte qu’elle
avait perdu sa main-mise sur le savoir et en a tiré les conséquences. Il
n’y aurait pas eu Teilhard on en serait au même point aujourd’hui.
L’Église a fait profil bas car elle ne pouvait faire autrement.
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@Gollum
Sur ces questions, je suis tout à fait d’accord avec vous : la cosmogonie et l’eschatologie chrétiennes sont depuis longtemps à ranger dans le même tiroir que la croyance au Père-Noël dont on amuse les petits enfants.
Pie XII, au début des années cinquante, avait cru pouvoir récupérer la théorie du big bang, due au physicien Georges Lemaître qui, par chance était prêtre. On trouvera ici son discours :
http://lesmaterialistes.com/pie-xii-discours-academie-sciences-1951
La théorie du big bang s’accordait merveilleusement avec l’espèce de création ex nihilo du récit de la Génèse. Malheureusement, Lemaître avait fort peu apprécié cette production délirante de son chef, et lui avait demandé une entrevue pour lui remonter les bretelles. On observe que plus tard, dans d’autres discours sur ces questions face à des auditoires composés de scientifiques se réclamant néanmoins du catholicisme, le pape se garda bien de recommencer.
Je me souviens qu’au début des années 80, une commission présidée par le Cardinal Poupard avait entrepris de revoir le procès qui avait abouti à la ridicule condamnation de Galilée. Je dis qu’elle était ridicule parce que lorsqu’on regarde les horloges astronomiques construites pour Versailles moins de cinquante ans plus tard, on voit très bien que l’héliocentrisme ne fait déjà plus de doute pour personne en dépit de la condamnation de l’Eglise. Au reste, Bellarmin lui-même, et plusieurs autres à Rome, étaient tout à fait disposés à admettre que la terre tournât autour du soleil. Le plus embarrassant restait évidemment l’espèce de matérialisme de Galilée, qui conduisait nécessairement à nier le dogme de la transsubstantiation.
Eh bien, je me souviens d’une discussion fort drôle qui avait été diffusée sur France culture. Un cardinal (je ne sais plus lequel), pour atténuer la responsabilité de Rome, avait fait remarquer qu’on pouvait trouver dans les écrits de Galilée plusieurs développements qui, du point de vue de la « méthode scientifique » (dont Galilée est l’inventeur !) étaient un peu contestables. Voilà que l’Eglise des années 1630 devenait tout d’un coup l’arbitre même des exigences scientifiques ! C’était extrêmement drôle, et j’étais plié en quatre.
Qu’il soit (et non pas qu’il « existe ») un dieu, pourquoi pas, et de toute façon, cela n’a pas plus d’importance que de savoir si on trouvera un jour un algorithme de détermination des nombres premiers. Que le dieu en trois hypostases du christianisme « existe » et muni de tout ce qui le caractérise et des dispositions qu’on lui prête selon la suite des conciles, on peut être absolument certain que cela ne tient pas debout. Au reste, il y a longtemps que ceux qui se disent chrétiens aujourd’hui ne croient plus aux dogmes qui constituent les piliers du credo chrétien. Je parlais plus haut de la transsubstantiation. J’ai souvent dit à des catholiques : comment pouvez-vous croire à la présence réelle ? Mais ce n’est qu’un symbole ! m’ont-ils presque toujours répondu - en parfaits hérétiques ! Ils récitent mécaniquement le symbole de Nicée-Constantinople sans y rien comprendre, mais ils ne croient pas à l’Immaculée Conception qu’ils confondent avec la virginité éternelle de Marie et doutent par ailleurs qu’on puisse faire des enfants par la seule opération du Saint-Esprit. Ils ne sont pas plus persuadés qu’Arius que Jésus était Dieu - Hérésie ! La résurrection les embarrasse, mais les miracles que Pascal présente encore comme des « preuves » les font autant rigoler que Spinoza dans le Traité théologico-politique. Pourquoi faire crever deux fois le pauvre Lazare, comme si avoir à mourir une fois n’était pas déjà bien suffisant ?
De cette incrédulité incurable des catholiques français, depuis bien longtemps « sortis du religieux », pour parler comme Marcel Gauchet, je ne me plaindrai certes pas. C’est ce qui fait la différence avec l’islam et c’est ce qui me permettra de me promener toujours tranquillement, fût-ce à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ou à Saint-Eugène, sans avoir à craindre qu’un intégriste me sachant athée vienne me planter un couteau entre les omoplates en hurlant : « Jésus-Christ / Dieu est grand ! »
20/01 11:53 - Gollum
@Robin Guilloux La façon de raisonner de votre dominicain ne m’incite pas à le lire, mon (...)
20/01 11:36 - Gollum
@Christian Labrune Merci pour cette vidéo. Très bon Klein. Son un peu merdique dommage. (...)
19/01 20:11 - Robin Guilloux
@Gollum Je crois me souvenir que le R.P. Antonin-Gilbert Sertillanges (dominicain, spécialiste (...)
19/01 19:38 - Christian Labrune
@Gollum J’ai essayé de trouver la video youtube que vous évoquez. Je crois bien avoir pu (...)
19/01 14:03 - Gollum
@Rounga « Nous sentons et savons d’expérience que nous sommes éternels (...)
19/01 13:56 - Gollum
@Christian Labrune Eh bien, je me souviens d’une discussion fort drôle qui avait été (...)
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