@wesson.
Sur un fil voisin, https://www.agoravox.fr/commentaire5109151
GrandGuignol renvoie à un lien particulièrement riche.
http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/8456
Un des enseignements est que c’était la
première fois qu’on se préoccupait de la protection et du confort
de l’équipage, ainsi que de l’ergonomie des postes. Avant, cette
peine ouvrière n’intéressait aucun ingénieur ferroviaire
français. Même si la cabine de la 141 R apparaît de nos jours si
rustique, elle était incomparable aux machines françaises de la
même époque, par son ergonomie et sa protection.
J’y
apprends aussi que par routine, les ingénieurs ferroviaires français
s’obstinaient à faire des motorisations à vapeur particulièrement
fautives, au rendement calamiteux :
http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/99994
(S’y
reporter chaque fois que SPIP vérole un autre lien).
André
Chapelon :
Contribution à la
thermodynamique
Son travail,
issu d’une réflexion théorique approfondie sur la mécanique
des fluides et la thermodynamique,
le conduisit, entre autres, à augmenter fortement la section des
conduits de vapeur. Il était alors en opposition avec les habitudes
de construction qui reposaient sur des méthodes empiriques
d’extrapolation des matériels existants.
Il améliore le
rendement du foyer en augmentant le tirage grâce à l’échappement
Kylchap
(Kylälä-Chapelon). Il s’efforce de comprendre le comportement des
flux de vapeur en utilisant notamment la stroboscopie.
Il s’intéresse scientifiquement à tous les aspects de la locomotive
et obtient ainsi des résultats absolument spectaculaires : la
locomotive Pacific 3566
aura, par exemple, sa puissance multipliée par deux avec une
consommation diminuée de 30% pour l’eau et de 20% pour le charbon !
Sa hiérarchie
le mit plusieurs fois à l’épreuve en ne lui confiant que des
locomotives « ratées » : avec des moyens limités, il fit de
véritables prouesses en obtenant malgré tout d’excellents
résultats. Il travailla ainsi sur les 231
série 3700, 240
série 4700 du PO, la 141
E de l’Ouest, les 140
J du Sud-Est, les 240
P et 141
P SNCF, ainsi que sur les deux
prototypes 242
A 1 et 160
A 1 qui ridiculisaient le reste du
parc vapeur de la SNCF.
Il travailla également sur la dynamique de la locomotive et la tenue
de voie et conçut plusieurs prototypes de locomotives rapides qui
furent refusés.
Si Chapelon est
reconnu à l’étranger comme un ingénieur de premier plan, cet homme
modeste et effacé fut mis à l’écart à la SNCF.
En effet, il démontrait que la locomotive à vapeur avait encore
beaucoup de ressources avant que la locomotive électrique de
l’époque n’atteigne ses performances. Tous ses prototypes
opérationnels d’une grande valeur technique furent promptement
ferraillés.
Fin de citation.
J’en conclus, en lisant ce rendement déplorable parce qu’on
concevait par routine et imitation en méprisant la thermodynamique
et la mécanique des fluides, qu’on méprisait aussi tout le
travail minier et le travail ouvrier en aval.
Sans parler de la jalousie d’ingénieurs moins scrupuleux,
envers le plus instruit et talentueux d’entre eux. Ignoble.