Mardi 9 janvier 2018 :
Agressés et humiliés par certains
élèves, les profs du lycée Gallieni de Toulouse sont en grève.
C’est littéralement un « appel au
secours » qu’ont lancé, ce mardi matin, une soixantaine
d’enseignants du lycée Joseph-Gallieni (sur 120), route d’Espagne
à Toulouse. Devant l’entrée de l’établissement qui accueille
plus de 1 000 élèves du CAP au bac professionnel et
technologique, une large banderole réclame « un plan Marshall ».
Le malaise ne date pas d’hier, mais
la coupe est pleine. Les cours ont été suspendus, ce lundi toute la
journée, et remplacés par des ateliers pour que la parole s’exprime
et atténue les maux d’un lycée qui est devenu un espace de
non-droit. Les profs sont au bord de la crise de nerfs, certains
pleurent en racontant leur quotidien fait d’incivilités et de
violences.
Agressions verbales et physiques « qui
se généralisent et se banalisent », « intrusion d’élèves
extérieurs qui viennent semer le trouble et commettent des
infractions », vols en classe, à l’internat, généralisation de
bagarres violentes dans l’enceinte de l’établissement, violences
sexistes subies par les filles, élèves et parents qui viennent la
peur au ventre, souffrance des enseignants, trafic de stupéfiants,
etc.
La liste est longue et les moyens pour
lutter plutôt aux abonnés absents, considèrent les équipes
pédagogiques en colère.
Le pot aux roses, c’est la découverte
de lycéens fichés S. Cette fameuse fiche émise par la Direction
générale de la Sécurité intérieure (DGSI) concerne des individus
soupçonnés de visées terroristes ou d’atteinte à la sûreté de
l’Etat, sans pour autant qu’ils aient commis de délit ou de
crime. Elles peuvent ainsi être attribuées à de simples relations
d’un terroriste connu.
« À une prérentrée, un collègue a
demandé à la police de connaître les élèves qui ont un casier
judiciaire et le policier lui a répondu qu’il ne préférait pas
lui donner ces informations, pensant qu’on aurait peur de rentrer
dans certaines classes, raconte Virginie, professeur de lettres et
histoire. On a eu, une année, des élèves partis pour tenter
d’aller faire le jihad. Quand ils sont revenus, le rectorat nous a
répondu de faire appel à notre bon sens pour gérer le problème ».
https://www.ladepeche.fr/article/2018/01/09/2718236-agresses-humilies-certains-eleves-profs-lycee-gallieni-toulouse-sont-greve.html