Louis XIV ou le règne de Mme de Maintenon
Ce roi n’avait ni but, ni plan, ni
connaissances étendues.
Pas non plus un ministre capable de le
seconder. Il faisait la guerre par goût et ses conquêtes par vanité. Il avait
des ministres adulateurs ou faibles de conceptions : Louvois, Colbert, qu’on
cite, étaient des médiocres, « ils auraient pu, tout au plus, servir de
secrétaires à un premier ministre ».
Mme de Maintenon domina son âme, fit
naître une atmosphère de moralité, et des formes élégantes dans une cour
voluptueuse.
Le roi suivait ses inspirations parce
qu’il les savait solides et prudentes.
Sa vie fut partagée en deux parties :
l’une ténébreuse et misérable pendant laquelle il fait des sottises, telle la
révocation de l’Édit de Nantes, l’autre choisie et brillante, celle pendant laquelle
il écoute les conseils de la raison froide d’Une femme intelligente.
Après la mort de Mme de Maintenon, qui
pendant sa vie avait comprimé les abus, empêché les excès, forcé la cour et la ville
à s’envelopper d’une haute moralité, tout cela s’évanouit et le monde fut
envahi par une licence audacieuse qui bientôt ne connut plus de bornes. Le duc
d’Orléans, régent de France, pressé par des besoins de finance, adopta le
système de Law sur le papier-monnaie ; les billets de banque se multiplièrent
au-delà de toute imagination, ce fut un bouleversement financier et des ruines
formidables.
[…]
« On
croyait avoir tout dit lorsqu’on avait donné au « bon
pèlerin » Louis de Bourbon le nom de Roi-Soleil, à cause de son
identification avec l’astre dans sa conception du gouvernement. Mais voici
qu’il nous mène plus loin et nous montre comment, à force d’aimer, on devient
l’AUTRE.
« Qui pourra jamais sonder le cœur des
hommes et comprendre la démesure de leur soif de divinité ? »
(Emanuela Kretzulesco-Quaranta - Versailles,
le Triomphe du Soleil - 1972)
Cordialement.