On peut débattre jusqu’à l’infini de ce sujet sur le fond de savoir si cela est une victoire pour « l’environnement », mot galvaudé, qui est un fourre-tout invraisemblable aujourd’hui, ou si c’est une défaite pour la démocratie. Ce qui est un fait, c’est que la logique des groupuscules et des minorités, au nom de grandes causes qui sont souvent sujettes à caution et sous la commande idéologique desquelles tout devient autorisé, sont en train de prendre le pas sur tout. Ce qui est extrêmement dangereux car, ne l’oublions pas, cette façon de gérer les choses est avant tout un mode de gouvernement qui vise à démettre le peuple de la place qu’il tient dans nos institutions et au regard du pouvoir politique, pour faire ce que l’on veut en s’appuyant sur des groupes de pression qui ne porte aucun risque de transformation sociale qui coûte aux riches. Le libéralisme tient là sa stratégie de division. On désenchante le peuple en s’asseyant dessus, et on s’en passera d’autant mieux sous les clameurs des groupuscules agités divers et variés, qu’on satisfera pendant que l’on cassera le Code du travail, les grands acquis sociaux, et l’idée même de peuple renvoyée aux oubliettes de l’histoire. Les associations écologiques ont toutes peu ou prou déniées le vote démocratique d’un référendum local populaire, au nom de la cause écologique suprême, qui résonne des excès d’une croyance dans le dieu « nature », jusqu’à cette forme de rédemption qu’elle est pour certains. L’hyper-individualiste y trouve sa bonne conscience de croquer au système tout en étant dans une sorte d’hygiénisme maladif, type névrose collective. Le peuple lui ne croque ni au système ni n’a les moyens de cet hyper-individualisme post-moderne. Sa seule chance, qu’il fasse contre tout ceux-là, sa révolution !