Yann Moix n’est
pas spécialement ma tasse de thé, je le trouve parfois
exagérément obscur dans ses interventions sur le plateau
d’ONPC.
J’ai écrit obscur parce que je ne le soupçonne pas
d’être malhonnête et de tomber dans le travers de Christine Angot
qui, trop souvent, fait valoir dans ses éreintements la profonde
antipathie qu’elle éprouve pour celui qu’elle soumet à son
regard critique.
On sent aussi trop
souvent chez elle une approche qui n’est pas fort rigoureuse comme
si elle n’avait fait que survoler sans réellement l’approfondir
l’oeuvre des malheureux qui ont l’inconscience d’aller dans
cette pétaudière.
Yann Moix donne
l’impression d’un travail plus achevé mais parfois les mots pour
dire son sentiment ne lui viennent pas facilement et se perdent dans
des digressions fumeuses dont on peine à tirer la substantifique
moelle.
Pourtant dans sa
lettre ouverte à Macron, il apporte un témoignage poignant car
vérifié sur place de toutes les vexations que font subir – sur
ordre ? - les forces de l’ordre aux migrants et qui étaient
rapportées par les médias non soumis aux directives du pouvoir.
En l’occurrence,
certains agents de l’état ne font pas toujours preuve de respect
dans d’autres circonstances, c’est un mal lié à l’autorité
dont certains ont tendance à abuser..
Tchékhov qui a si
bien décrit les travers de la bureaucratie russe de son époque et
son irrépressible tropisme à faire valoir son pouvoir sur ceux qui
en sont dépourvus aurait de quoi alimenter sa verve avec les
comportements que l’on peut relever partout sur le territoire
français et dans beaucoup de conditions de la vie.
On ne voit
d’ailleurs pas à quoi de positif pourrait mener une telle
politique que caractérise la seule noirceur de ceux qui la
dirigent : enlever leurs couvertures ou leur abris à des
migrants ne les fera pas disparaître du paysage comme par
enchantement car des gens qui ont risqué leur vie pour arriver au
seuil de la terre promise qui n’est pas la France mais l’Angleterre
ont un courage qui ne saurait se laisser impressionner par des
avanies aussi vulgaires