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Commentaire de clément dousset

sur « Revenants » de Daech : le syndrome de Stockholm ?


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clément dousset clément dousset 27 janvier 2018 06:24

@Ouam La fable d’un Mali ayant dès longtemps son unité et son existence autonome se trouvant la victime d’une invasion barbare et recevant l’assistance d’un pays ami auquel il avait librement porté secours quand ce dernier se trouvait dans la même situation a, je le vois, la vie dure. En 39-45 l’actuel territoire du Mali se trouvait intégré au Soudan français et était une colonie française qui n’avait malheureusement pas l’ombre d’une autonomie. Il suffit de regarder une carte pour voir que les frontières héritées de la colonisation en ont fait en 1960 un pays plutôt biscornu qui n’a pas une grande unité géographique. Il n’a pas non plus une grande unité ethnique et religieuse, partagé de fait entre un Mali sud essentiellement noir et où la religion catholique a une certaine existence et un mali Nord avec une écrasante majorité musulmane et où une vaste région est peuplée par la population blanche des Maures et des Touaregs. Depuis son indépendance le pays est déchiré par une guerre civile larvée et, si une partie du pays peut se plaindre d’une occupation, c’est bien l’Azawad où vivent les Touaregs et qui aspire depuis près de 60 ans à l’indépendance.


En 2012, cette indépendance a bel et bien été proclamée par le MNLA et le Mali s’est trouvé non pas face à une invasion mais à une guerre civile opposant l’armée soumise au pouvoir de Bamako, lui-même tenu formellement par un président de transition, Traoré, mais réellement par une dictature militaire, les forces du MNLA et des rebelles islamistes regroupés dans le MUJAO mais tout aussi maliens que les autres et soutenus comme eux par une partie de la population.

La situation vers la fin de 2012 montrait une partition de fait du pays entre un Mali nord soumis au MNLA et aux rebelles islamistes et un Mali sud soumis aux militaires de Bamako. . Les pays voisins et notamment le Burkina Faso où avaient lieu des pourparlers entre les parties s’employaient à stabiliser une situation qui de toute façon ne pouvait pas revenir à l’unité du Mali. L’envoi d’une force d’interposition à Bamako pour dissuader les rebelles du Nord d’envahir le sud était peut-être devenue nécessaire, encore que l’imminence d’une invasion apparaît après coup avoir été totalement exagérée. Mais l’incursion de la France massacrant tous les groupes rebelles et menant une « reconquête »dans la pure tradition coloniale reste inacceptable. Comme son actuelle présence d’ailleurs.

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