Les analyses de Marx ont toujours été
pertinentes et devraient être la base de toute réflexion sur le
capitalisme libéral. Malheureusement, ce sont les pensées des
économistes anglo-saxons contemporains qui sont enseignés dans les
écoles d’économie dans le monde et Marx est actuellement
marginalisé.
Le libéralisme dérégulé, celui que
Marx a étudié, est en échec économique comme Marx l’avait prévu
mais il a réussi à prendre le contrôle de la gouvernance mondiale.
Nous pouvons voir tous les jours ce qui arrive aux pays qui
s’écartent ou s’opposent à cette voie. Libye, Irak, Iran, Russie,
Venezuela, Syrie etc.
Je ne vois que deux portes de sortie
possibles pour le capitalisme libéral.
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Un retour à une certaine
régulation. Les recherches des écoles d’économie à la française
sont à la pointe dans ce domaine (citons Thomas Piketty, Jean
Tirole, Alain Trannoy) mais il faudra au moins 10 ans pour former
une nouvelle génération d’économistes. Je ne sais pas quelle est
la position précise du président Macron, lui qui a été formé à
l’école anglo-saxonne, mais c’est sans doute la meilleure et la
seule politique économique qu’il devrait suivre pour sauver les
points positifs de la mondialisation. (Une politique économique
impossible à suivre dans le carcan de l’UE.)
-
Un retour à plus de conservatisme
d’État avec le risque de plus de protectionnisme. C’est la
solution sacrilège pour tout économiste libéral mais elle
permettrait au moins de reprendre le souffle et d’avoir une
réflexion plus large sur l’avenir du monde.
La porte de sortie marxiste, la
dictature du prolétariat suivi du communisme, est une utopie. (Un
comble pour le socialisme scientifique qui s’opposait justement au
socialisme utopique.)
Marx a oublié l’inertie des masses.
Les peuples ne veulent pas s’impliquer dans l’économie. Ils ne
demandent que le bien-être, la justice sociale et un sentiment de
liberté.
Une remarque. Quand Marx parle de
bourgeois, il désigne « les capitalistes modernes qui
possèdent les moyens sociaux, la production et utilisent du travail
salarié. »
La classe moyenne, embryonnaire à
l’époque, était au service des bourgeois et avait (et a toujours)
un comportement social bourgeois mais n’avait pas de pouvoir
décisionnel et n’avait de ce fait pas beaucoup d’importance pour
Marx.