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Commentaire de SEPH

sur COREE du NORD : « Bloody Nose Strategy » le plan mortifère de Trump


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SEPH SEPH 8 février 2018 17:57

@DACH
Qui a commencé et déclaré la guerre de 1950 ?

Voici les prémisses de la guerre entre le Nord et le Sud :

Un accord entre les Soviétiques et les Américains, en décembre 1945, établit un compromis entre les positions des deux superpuissances : alors que les Américains voulaient maintenir une administration internationale de la Corée par quatre pays (les Etats-Unis, l’URSS, la Grande-Bretagne et la République de Chine), les Soviétiques insistaient sur la mise en place d’un gouvernement coréen indépendant. L’accord de Moscou prévoyait un régime d’administration (trusteeship) de la Corée pendant une durée maximum de cinq ans, des garanties d’indépendance de la Corée et l’établissement d’un gouvernement provisoire.

En 1946, Syngman Rhee appela alors à la formation d’un gouvernement représentatif dans la seule partie Sud de la péninsule. Cette déclaration divisa la droite nationaliste coréenne, car elle entérinerait la partition.

Dans le même temps, les partis de gauche demandaient, au Sud de la péninsule, des réformes économiques, prenant appui sur l’exemple du Nord  : en mars 1946, la réforme agraire au Nord avait redistribué les terres à 70% des paysans en l’espace de vingt jours ; en juin, la durée quotidienne de travail y avait été abaissée à huit heures ; en juillet, la loi sur l’égalité entre les hommes et les femmes avait mis fin à des siècles de féodalisme ; enfin, plus de 90% des entreprises avaient été nationalisées. Alors que ces réformes ne concernaient que la moitié Nord, le Sud était confronté à des risques grandissants de famine.

En septembre-octobre 1946, une grève générale se déclenche au Sud, à partir de Pusan. Plus de 2 millions de manifestants réclament la réquisition du riz, l’application de la réforme agraire et l’interdiction des milices de droite. La répression cause plus de mille morts.

Pendant ce temps, les Etats-Unis avaient transféré le traitement de la question coréenne à l’Organisation des Nations-Unies, alors dominée par les pays d’Europe occidentale et d’Amérique latine qui leur étaient favorables. L’ONU décide l’organisation d’élections au Nord et au Sud de la péninsule, mais les autorités nord-coréennes refusèrent, en janvier, la supervision du processus électoral par l’ONU.

Les Nations-Unies décidèrent alors, en février, l’organisation d’élection séparées dans la seule moitié Sud. Toujours en février, à l’appel du Parti du travail de Corée du Sud, une grève générale réunit 1,5 millions de travailleurs au Sud : 57 personnes furent tuées et 10.584 arrêtées.

La contestation la plus vive eut lieu dans l’île de Jeju, en avril : les manifestants s’opposèrent aux élections séparées, aux milices de droite et demandèrent le départ des troupes américaines. Le bilan fut de 30.000 morts, tués par les forces de police et les milices de droite.

L’assemblée sud-coréenne, élue le 10 mai 1948 à l’issue d’un scrutin boycotté par la majorité des partis et s’étant tenu dans la seule partie du Sud (à l’exception de Jeju), porte Syngman Rhee à la présidence de la République. La République de Corée est née.


Pour faire face à la scission, les nationalistes de droite, au premier rang desquels Kim Ku, abandonnent Syngman Rhee, en exigeant, dès février 1948, des élections dans toute la Corée. Fin avril, les opposants à la tenue d’élections séparées au Sud, dont les nationalistes Kim Ku et Kim Kyu-sik, se réunissent à Pyongyang. Leur programme commun comporte le départ des troupes américaines et soviétiques, l’établissement d’un gouvernement provisoire et d’une assemblée pour toute la Corée, ainsi que l’invalidation des élections en Corée du Sud.

Prenant acte de l’établissement d’un gouvernement séparé au Sud, les dirigeants du Nord organisent des élections le 25 août 1948, . L’Assemblée populaire suprême proclame la République populaire démocratique de Corée le 9 septembre 1948 : Séoul est alors choisie comme la capitale de la RPDC, en signe du refus de la partition. Chacun des deux gouvernements entend représenter toute la Corée.

A la fin de l’année 1948, Kim Ku appelle à nouveau au retrait des troupes américaines et soviétiques, ainsi qu’à la reprise des discussions Nord-Sud. En mars 1949, 36 députés sud-coréens, conduits par le vice-président Kim Yak-su, demandent l’expulsion des troupes étrangères au comité Corée de l’ONU.

Syngman Rhee répond en énonçant la loi de sécurité nationale, toujours en vigueur en Corée du Sud et qui condamne tout contact réel ou supposé avec le Nord. Dans la vague d’exécutions et d’arrestations qui se déclenche, Kim Ku est assassiné en juin 1949.

Bien que les négociations pour la réunification eussent continué dans les mois précédant la guerre, les tensions s’intensifièrent. Des escarmouches et des raids inter-frontaliers persistèrent. La situation se transforma en guerre ouverte et les
forces du Nord envahirent le Sud le 25 juin 1950. 

En 1950, l’Union soviétique boycottait le Conseil de Sécurité de l’ONU. En l’absence d’un véto de l’Union soviétique, les États-Unis et d’autres pays votèrent une résolution autorisant une intervention militaire en Corée.

Les États-Unis fournirent 88 % des 341 000 soldats internationaux qui aidèrent les forces du Sud, complétés par l’assistance de vingt autres pays.



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