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Commentaire de sacha

sur Syrie : Israël s'emmêle (2)


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sacha 12 février 2018 13:06

Bonjour,

quelques précisions :
-le Golan ne regorgeait pas de pétrole jusqu’à ce que des forages soient entrepris .... en 2015.. Donc l’annexion n’a rien à voir avec l’appropriation de ressources en hydrocarbures comme le laisse entendre le début de l’article. En revanche, de nombreuses sources d’eau, dont celle qui alimente le Lac de Tibériade puis le Jourdain, d’importance capitale pour l’irrigation d’Israel en 1967, forment bien un enjeu stratégique. Mais la situation a changé depuis qu’Israel a entrepris de construire des usines de désalinisation et de mener une politique active de traitement des eaux usées (+90%, record mondial), donc le pays est excédentaire et ne dépend plus exclusivement du captage du lac de Tibériade (dont le niveau d’eau diminue au point que même l’abandon du captage a été envisagé pour préserver la vallée de Beit Shean et du Jourdain). 
Le plan de dérivation du Yarmuk, Hasbani et Banias, qui alimentent le Jourdain, par les Syriens et Jordaniens, approuvé par la Ligue arabe dès 1964, avait été certainement été un casus belli de plus dans la confrontation arabo-israélienne. L’intérêt du Golan est topographique : entre 49 et 67, les Syriens ont mené de manière quasi constante, ou appuyé les fedayeen, des attaques et incursions, des tirs de snipers ou des tirs de mortiers ou de chars sur la région israélienne - reconnue internationalement - de la Houla entre Metula et le Lac de Tibériade. 
La position de surplomb du Golan et le fait que le Liban domine à l’ouest la vallée, rend la région indéfendable. Plus que la question de l’eau ou du pétrole, c’est la géographique qui rend le contrôle du Golan décisif. Petit rappel, le Golan était associé à la « Palestine mandataire » entre 1920 et 1923, avant que les Britanniques ne le cède à la France qui avait perdu le contrôle de la Cilicie reconquise par Atatürk.
-En ce qui concerne le f16 touché, il faut rappeler qu’il a fallu plus de 24 missiles S200 pour que les shrapnels ne le touche.. Compte tenu du nombre de frappes et d’opérations israéliennes, même si la propagande arabe et iranienne peut se gausser d’avoir réussi à toucher un avion, ils n’ont pas été en mesure ni de l’abattre (avec ses pilotes), ni surtout d’empêcher les attaques, et la riposte cinglante qui a suivi, touchant autant la région de Dara’a, de Quneitra que les bases stratégiques autour de Damas, Tiyas et Tadmor, au final, le rapport de force n’est pas fondamentalement changé mais les procédures vont évoluer. Autant côté israélien qu’iranien.
-L’enjeu se situe à deux niveaux 
1 la gradation des confrontations menées par l’Iran qui est clairement en position de force (contrôle de l’escalade du conflit), comme le montre l’attaque à Deir Ez Zor des FDS soutenues par les USA, forçant les américains à répliquer (sans aucune perte), puis le survol du drone qui est la version la plus aboutie des UAV iraniens, servant autant à l’attaque qu’au renseignement, au dessus de la base de at-Tanf, avant de survoler le nord de la jordanie et d’entrer en Israel, représente un coup sérieux au renseignement américain.. Qu’il ait pu parcourir 1min 30 sur le territoire israélien montre qu’il était traqué déjà par le renseignement israélien, mais cela montre à quel point l’Iran se sent capable de dicter les termes du conflit. La destruction de leur flotte de drones à l’aéroport de Tadmor va seulement retarder le prochain round.
2 la position de la Russie qui a tout intérêt à favoriser le conflit et le clientélisme. Le Pentagone aura-t-il le cran de tracer une ligne rouge, sachant que Washington est à la peine avec l’encombrant Erdogan...

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