@cevennevive :
Les dossiers très volumineux de ses deux procès, avec tous les interrogatoires d’elle-même et de tous ceux qui l’ont connus, des milliers de pages où il y a tous les détails sur sa vie et tout ce qu’elle a fait depuis sa petite enfance, tout cela a été traduit en français moderne et édité, il n’y a rien à croire ou à ne pas croire, ce sont des témoignages factuels indépendants des accusations et des condamnations contre elle. C’est cet énorme moisson de témoignages écrits qui font que Jeanne d’Arc est la personne du Moyen Âge dont la vie est la mieux connue au monde.
« Pourtant, la plupart nos lointains aïeux ne savaient ni lire ni écrire (surtout les femmes…) »
Il n’y avait pas besoin de savoir lire avant l’invention de l’imprimerie, il n’y avait pas d’écrits à lire dans la vie courante, l’écriture était une technique réservée à certaines professions comme la programmation informatique aujourd’hui, réservée à la justice, à l’administration, il n’y avait pas de formulaires administratifs, pas de modes d’emplois écrits, pas de journaux et de magazines, pas de romans, 95 % des gens étaient paysans, ils n’avaient aucune occasion de lire un manuscrit des oeuvres d’Aristote, de Jules César ou le Roman du roi Arthur, c’était une civilisation orale.
Ce que montre l’Affaire Jeanne d’Arc, c’est qu’une fille d’un petit notable de province savait lire et écrire, pouvait être introduite à la Cour du roi et se retrouver à commander des armées, ce qui dément complètement l’idéologie selon laquelle les femmes, et particulièrement les femmes du peuple, ne jouissaient d’aucune considération dans la société française au Moyen Âge.
Le régime dotal existait déjà en Gaule et chez les Celtes, donc les femmes avaient déjà la propriété des biens immeubles, de terres, de maisons, d’entreprises, avec les mêmes droits de les administrer que les hommes : lisez les vies de Galla Placida, d’Éléonore d’Aquitaine, de Christine de Pizan.