L’auteur
écrit : « La science et la
religion : L’éternel pourquoi et l’éternel comment »
Toutes les religions de
l’antiquité commencent leur cosmogonie par l’histoire du chaos, état qui
précède, dans l’Univers, toute organisation de la matière.
Les « Védas » sont une des sources les plus anciennes que
nous connaissions. Elles sont de celles où toutes les religions ont puisé leurs
préceptes, car toutes se sont copiées les unes sur les autres, en empruntant
toujours à leurs devancières les dogmes et les rites sur lesquelles elles se
basaient.
En remontant de l’une à l’autre,
dans l’histoire, nous arrivons à l’Inde, ce berceau de la pensée humaine.
Manou dit : « Ce monde était
dissout dans le non-être, imperceptible, sans propriété distinctes, ne pouvant
tomber sous les sens, ni être imaginé par la pensée. C’était le sommeil de la
Nature. »
Cette conception du chaos
primitif se rapporte à l’état nébulaire de notre planète. Les cosmogonies
anciennes ne voulaient, évidemment, désigner par le mot « chaos », que l’état
antérieur à l’organisation de la matière planétaire, l’état primitif des
matériaux terrestres, soit lorsqu’ils se trouvaient dissociés comme ceux d’une nébuleuse,
soit lorsqu’ils commençaient déjà à se réunir en une masse solide formant ainsi
un noyau inorganique encore impropre à la vie.
Si nous appliquions le mot «
chaos » à la matière cosmique universelle, nous tomberions dans une erreur de
principe, nous supposerions que l’Univers a eu un commencement, ce qui
impliquerait une fin, car ce qui a commencé doit finir ; supposer un
commencement et une fin à l’Univers, c’est supposer un commencement et une fin
à la matière, un commencement et une fin à la force, ce qui serait absurde.
Ce qui commence, ce sont les
astres, puisqu’ils naissent et meurent ; mais l’Univers, au sein duquel ils
évoluent est éternel.
Mais chercher un commencement au
mouvement de la matière, c’est nier l’éternité de la force, comme chercher un
commencement à la matière, c’est nier l’éternité de la matière. La nécessité d’un premier moteur, donnée comme preuve de
l’existence d’un Dieu personnel par Aristote, pouvait exister quand on ne
connaissait pas les moteurs naturels tels que l’électricité ; mais,
aujourd’hui, ce genre de preuve n’a plus de valeur.
Supposons qu’il arrive, dans
l’avenir, un moment où la science obscurcie, perdue, n’explique plus aux
nouvelles générations le comment et le pourquoi des phénomènes.
C’est ce qui arrive aux prêtres actuels de tous les
cultes.
Ils basent leur enseignement, non
pas sur la science, mais sur la tradition. Ils propagent des vérités
fondamentales, devenues des mystères pour eux, des idées qu’ils sont incapables
d’expliquer scientifiquement et qu’ils veulent imposer en vertu de leur propre
autorité, et le rationalisme des masses ignorantes leur jette à la tête une
négation qu’ils ne peuvent plus combattre.
C’est ainsi qu’ils imposent la
croyance en Dieu, sans connaître, eux-mêmes, l’essence de ce Dieu qu’ils
ordonnent au peuple d’adorer, sans penser que leur affirmation ne suffit pas et
que, pour que la foi soit inébranlable il faut qu’elle soit basée sur
l’évidence des faits.
C’est cette foi là que la science
vient rétablir, c’est elle qui vient mettre dans les esprits des choses
compréhensibles là où la tradition mettait des choses qui semblaient absurdes
parce qu’elles étaient incompréhensibles.
Ainsi, la science, en ajoutant au
mot Dieu le mot Oxygène, rend tout d’un coup,
cette idée claire, précise, indiscutable pour tous les gens instruit, elle
supprime le mystère et le remplace par l’évidence.
La trinité, cette autre idée qui semble aux rationalistes
le dernier mot de l’absurdité dans sa forme mystérieuse, devient une vérité
évidente lorsque la science l’explique par les trois états de l’Oxygène.
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Cordialement.