« retire aux Eglises le pouvoir de contrôler le politique [...] et transfère ledit pouvoir politique aux citoyens faisant du coup peuple »
Je dirai plutôt « retire au politique le pouvoir de contrôler les Eglises pour l’assujettissement du peuple et rend aux Eglises et au peuple leur liberté » Penser que les Eglises pouvaient contrôler l’Etat est un non sens, l’Etat est toujours le plus fort. Je ne crois pas non plus que le peuple ait acquis un pouvoir politique quelconque. l’Etat est toujours contrôlé par une petite oligarchie qui nous fait bien voter là où il faut. Qui peut se faire élire (en dehors de l’échelon local) sans être adoubé par un parti politique ? Ces partis politiques qui font d’ailleurs tout pour supprimer l’échelon local qui est la dernière protection contre le sentiment d’impuissance politique des Français. La France est un pays de révolution et ces révolutions naissent du sentiment d’impuissance. Le résultat d’une révolution est toujours un transfert du pouvoir mais jamais vers le peuple.
« le risque de prosélytisme qui l’éloignerait de la distance éducative » Eduquer vraiment est une forme de prosélytisme. L’éducation doit apprendre aux élèves à réfléchir sur tous les aspects de leur vie. Cela peut faire infléchir l’adhésion aveugles aux idéologies, au « prêt à penser » qui est asséné ici ou là, en particulier dans les littéralismes religieux. Il ne faut pas avoir peur de ce prosélytisme.
« n’ont rien à envier aux Pères de l’Eglise, qui ne voyaient dans la femme qu’une tentatrice en puissance » Tout d’abord, des siècles se sont passés depuis le pères de l’Eglise, d’autre part, je ne crois que ces textes aient été bien lus et compris jusqu’au bout. Si certaines réactions du premier siècle peuvent choquer des lecteurs du 21ème, il faut replacer ces textes dans le contexte d’une époque où écrire autre chose aurait paru choquant ou en décalage avec l’enseignement de Jésus. Les Pères de l’Eglise n’ont jamais fait que d’adapter cet enseignement à l’époque où ils vivaient. Seuls les Evangiles ont une valeur intemporelle dans le Christianisme et même pour ces textes, la compréhension que nous pouvons en avoir évolue avec le temps.
« les mâles islamiques qui ne tolèrent les femmes que voilées » Là aussi, il y a une méconnaissance de l’islam ou plutôt des islams, tant cette religion peut être diversifiée. Le voile est un signe de l’islam politique contemporain, ce n’est pas une prescription du Coran. La revendication politique est de séparer la communauté musulmane du reste de la communauté française pour pouvoir y appliquer la charia dans un deuxième temps. Mais le voile peut tout autant être une revendication communautariste qu’une revendication d’égalité des femmes envers les hommes (une femme musulmane qui prie est l’égale de l’homme dans sa prière).
Vous parlez de liberté de conscience et de liberté de culte, mais vous ne pouvez vous empêcher de critiquer cette liberté. La laïcité, si elle est indispensable n’est pas le bon outil pour combattre une idéologie radicale. Personne n’a jamais évoqué la laïcité pour combattre le nazisme...