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Commentaire de Pascal L

sur Une monnaie révolutionnaire


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Pascal L 8 avril 2018 22:21

Tout cela ressemble aux SEL avec les mêmes travers :

 - c’est limité au troc entre particuliers, les transactions avec des professionnels demandent de prendre en compte la TVA qui ne peut être payée dans une autre monnaie que l’euro. 
 - les seuls qui arrivent à en tirer des bénéfices sont les fournisseurs de service de « bien-être » (par exemple massages) et qui de fait arrivent à éviter la vérification de leur situation fiscale.
 - l’absence d’organisme central de vérification fait que les règles d’utilisation fluctuent, que des particuliers s’arrogent le droit de fixer des règles ou les prix. Les associations locales sont de vrais paniers de crabes.
 - l’absence de contrepartie. Toute monnaie dispose d’une contrepartie pour maintenir la valeur de la monnaie. On est passé en quelques dizaines d’années de l’or (dont la durée de vie est infinie) à la dette (dont la durée de vie est limitée par le remboursement). C’est d’ailleurs cette vie éphémère qui empêche d’utiliser les monnaies légales pour créer de la richesse et en font un véritable outil de prédation. La contrepartie définit l’objectif économique de la monnaie.

Par ailleurs, il n’existe pas de « mauvaise » monnaies, mais il peut y avoir des objectifs économiques faibles. Quand on dit que la mauvaise monnaie chasse la bonne, cela signifie que les monnaies les plus instables circulent plus vites alors que les monnaies stables sont utilisées pour l’épargne. Ce n’est pas un problème et il est bon que ces fonctions (circulation ou épargne) soient traitées par des monnaies différentes pour mieux ajuster le fonctionnement de l’économie.

Nous disposons de suffisamment de richesses pour pouvoir créer une monnaie qui n’est pas basée sur la dette. Par ailleurs, nous pourrions très bien créer de la monnaie sur une richesse future pour pouvoir justement financer la création de cette richesse. Les richesses que sont la santé ou l’éducation devraient pouvoir être utilisées pour financer écoles et hôpitaux. Il faut une vingtaine d’année pour qu’un élève commence à payer des impôts et cela nous donne la durée de vie de ce genre de monnaie. Pas aussi long que l’or, mais bien plus que la dette.

Par ailleurs, avec les moyens électronique de paiement et la monnaie scripturale, nous pouvons très bien fonctionner avec plusieurs monnaies simultanément et une unité de compte commune comme pouvait être l’ECU. Les transactions se font dans l’unité de compte, mais le choix de la ou des monnaies réellement utilisées se fait en back office selon les priorités des deux parties. Il existe l’exemple du Franc WIR en Suisse qui fonctionne depuis les années 1930 (la contrepartie est de l’immobilier d’entreprise). 10% du PIB suisse se paie partiellement avec des Francs WIR.

Si nous fonctionnons avec plusieurs monnaies, nous disposons de fait d’un droit démocratique de choisir les monnaies en fonction de leur objectif économique. Nous pouvons ainsi choisir de privilégier la culture face à l’énergie (ou l’inverse) par exemple. 

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