A propos de Science Po Paris :
Réforme de l’université : le blocage
reconduit à Nanterre, Sciences Po Paris à son tour bloqué.
D’après un décompte des voix lors du
vote à main levé, 1272 étudiants, professeurs et personnels de
l’université de Nanterre ont voté pour une poursuite du blocage
contre 336 qui s’y sont opposés. 40 personnes se sont abstenues.
Cette assemblée, qui s’est tenue dans un amphithéâtre bien plus
spacieux que celui où ces réunions se déroulent d’habitude, a pour
la première fois offert une tribune aux anti-blocages. Certains se
sont prononcés pour un vote à bulletin secret sur le campus.
Une situation « préinsurrectionnelle »
Les partiels organisés mercredi et
jeudi devraient donc être reportés, selon la direction de
l’université. Ceux de lundi et mardi ont déjà été décalés à
une date non fixée pour le moment. Depuis lundi, la quasi-totalité
de la fac de Nanterre est bloquée par des étudiants opposés à
la réforme de l’université.
Au total, à la mi-journée, quatre
universités étaient toujours bloquées (Nanterre et Tolbiac,
mais aussi Rennes 2 et Montpellier 3) et entre 10 et 12 sites
perturbés : Nancy, Strasbourg, Rouen, Nantes, Limoges, Toulouse 2...
Figure de proue du mouvement, Tolbiac
est occupé depuis le 26 mars par des étudiants et des militants.
Qualifiant la situation de « préinsurrectionnelle » et
craignant « le pire », le président de Tolbiac a affirmé
« attendre désespérément que le centre soit évacué » par
les forces de l’ordre - comme ce fut le cas à la Sorbonne.
Le président de Rennes 2 est lui aussi
monté au créneau ce mardi, n’excluant pas un recours à la force.
« Blocage reconductible » à
Strasbourg
À Strasbourg, une assemblée générale
de quelque 600 étudiants a voté à la majorité "le blocage
reconductible de tous les bâtiments de l’université" à partir
de mardi. À Nancy, où le campus Lettres et sciences humaines est
bloqué depuis le 22 mars, « tous les cours sont arrêtés »,
a indiqué l’université de Lorraine. À Metz, les étudiants ont
voté le blocage de deux bâtiments (Arts, lettres et langues ;
Sciences humaines et sociales). Pour autant, les examens prévus
cette semaine à Nancy et Metz "auront bien lieu, en étant
reprogrammés ailleurs", a-t-on assuré.
Dans les Bouches-du-Rhône, un groupe
d’étudiants a tenté de bloquer la faculté de lettre
d’Aix-en-Provence à l’aube, sans succès. Lors d’une assemblée
générale à la faculté de Sciences Saint-Charles à Marseille, les
enseignants ont voté à la majorité une motion de soutien aux
étudiants mobilisés.
Autre ambiance à Lille, sur le campus
de la faculté de droit de Moulins, où quelque 300 étudiants ont
assisté à une cérémonie de remise de diplômes "d’agitateurs
professionnels" : une représentation théâtrale visant à
dénoncer ironiquement les propos d’Emmanuel Macron (voir
la vidéo ci-dessus) sur les blocages des universités.
Science Po Paris aussi bloqué
L’accès principal de Sciences Po Paris
était fermé ce mercredi matin sur décision de la direction en
raison de l’occupation d’une partie de l’établissement par plusieurs
dizaines d’étudiants de l’école en solidarité avec le mouvement de
protestation dans les facultés, a constaté une des nos confrères
de l’AFP sur place.
"On ne laisse pas rentrer les
étudiants dans le bâtiment par mesure de sécurité. Les cours qui
y étaient prévus ont été reprogrammés ailleurs", a-t-on
confirmé à la direction de la grande école, qui a formé nombre de
dirigeants, dont Emmanuel Macron.
https://www.lci.fr/societe/reforme-de-l-universite-le-blocage-reconduit-a-nanterre-sciences-po-paris-a-son-tour-bloque-2084783.html