Notre-Dame-des-Landes : une opération à plus de 275 000 euros par jour !
Depuis lundi 9 avril, à 3h du matin, des expulsions sont en cours à Notre-Dame-des-Landes. Suite à l'abandon du projet d'aéroport, les zadistes souhaitaient continuer à proposer un projet alternatif. Ils sont délogés par la force et tentent de résister. En fin de semaine, les pouvoirs publics prétendent instaurer un dialogue. Au terme d'une semaine d'opération, il est temps de sortir nos calculettes pour savoir ce qu'elle a coûté au contribuable.
À combien va se chiffrer le coût de la plus importante opération de maintien de l’ordre depuis les événements de mai 1968 ? C'est la question que s'est posée la rédaction du Télégramme, en Bretagne. Faute de réponse du ministère de l’Intérieur, le journal a procédé à sa propre évaluation ; elle s'élève, accrochez-vous bien, à « au moins 275 000 € par jour ! »
Près de 3 000 gendarmes et policiers mobilisés, un hélicoptère (l’heure de vol d’un EC-135 est de 1 500 €...), 4 blindés (huit autres prêts à intervenir depuis Angers), des drones, des blessés, de la casse matérielle… La facture de cette opération d’évacuation et de « déconstruction » des squats de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes va être salée, très salée.
Ouest-France, ce dimanche, évoque un véritable « fiasco ». En avalisant, le 9 avril, l’expulsion des zadistes de la ferme des 100-Noms, « très modérés et prêts à se mettre dans les clous de la légalité », qui avaient d'ores et déjà lancé plusieurs projets d'élevage et d'agriculture, Emmanuel Macron a ressoudé un mouvement qui était divisé ces dernières semaines :
Modérés et anarchistes refont front commun. Les militants écolos, en sommeil depuis l’abandon du projet, rappliquent dans la zone. Dans le même temps, les 250 zadistes, qui restent dans la zone, sont rejoints par cinq cents autres, au bas mot. Dont plusieurs centaines d’activistes. Prêts à ferrailler durement face aux gendarmes mobiles, voyant dans une blessure une « médaille de guerre ».
Au terme d'une semaine d’opération, quel résultat ? Si 29 squats ont été détruits, il en reste près de 70, tout aussi illégaux. Et si les chicanes de la RD281 ont disparu, une autre route départementale est bloquée par des barricades, réinstallées dès après avoir été déblayées.
Après plus de 4 000 grenades tirées, la situation s’est aggravée par rapport à lundi dernier, début de l’opération. Et, surtout, le rapport de confiance entre l’État et la délégation chargée de négocier l’avenir de la Zad s'est détérioré.
Macron inflexible
Interrogé dimanche soir par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, Emmanuel Macron a fait preuve de fermeté, affirmant que "tout ce qui devra être évacué le sera" sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, à l'issue du nouveau délai de régularisation fixé au 23 avril aux occupants illégaux. "Il y a une phase de négociation pour traiter les projets dignes, les projets respectueux, les projets alternatifs dans le cadre républicain, mais pour le reste, l'ordre sera fait parce que notre République a besoin d'ordre et d'égalité", a déclaré le chef de l'État.
Vendredi matin, au lendemain de l'annonce de la fin des opérations d'expulsion, la préfecture a invité les zadistes à déclarer leurs projets d'ici le 23 avril pour amorcer un "processus de régularisation". Le chef de l'État a estimé, en outre, que que la "colère" des opposants à l'évacuation de la Zad n'était "pas légitime". "Vous avez des gens qui reviennent et qui n'ont rien à voir avec le conflit mais qui veulent juste le désordre", a-t-il dénoncé.
Retour en images sur une semaine d'affrontement, avec :
- Richard Lizurey, Directeur Général de la Gendarmerie Nationale ;
- Julien Durand, porte-parole de l’ACIPA ;
- Guillaume, habitant de la ZAD ;
- Nicole Klein, Préfète de Loire-Atlantique ;
- Martin Boileau, éleveur de vaches et maraîcher à Saint-Colomban ;
- Didier Chagneau, huissier de justice à Saint-Nazaire ;
- Édouard Philippe, Premier ministre.
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