@Jean Dugenêt
« Ce n’est pas le discours d’un homme qui veut poursuivre la guerre. »
Ce discours est une allocation officielle du chef de l’État français, il s’adresse autant à Hitler qu’aux Français. Quand on a déclaré la guerre à un pays, qu’on a son armée qui est en pleine déroute, que son principal allié qui vous a entraîné dans la guerre a pris la fuite en rembarquant toute son armée sans sous prévenir, et qu’au lieu de se rendre on sollicite un armistice, vous croyez qu’il faut dire à l’ennemi que c’est dans le but de reconstituer ses forces militaires, de se faire aider par les USA, puis de contre-attaquer ? Son discours ne pouvait être que de désavouer les gouvernements précédents qui ont déclaré la guerre à l’Allemagne, et de prétendre vouloir reconstruire des relations diplomatiques cordiales.
C’est facile quand on est réfugié à Londres derrière un micro, qu’on n’est absolument responsable de rien, qu’on n’attend rien de l’Allemagne, d’aboyer avec une attitude de défi et d’arrogance belliqueuse.
Les Anglais n’ont pas permis à De Gaulle de prononcer à la BBC un discours belliqueux qui aurait pu gêner les négociations engagées par Pétain avec Hitler, ils avaient intérêt à ce que Pétain obtienne le maximum.
Il faut avoir en tête que 1938, c’est 20 ans après la fin de la guerre de 14, c’est comme si actuellement la guerre mondiale s’était terminée en 1998, tout le monde avait fait cette guerre qui était une boucherie et dont on ne savait même pas quelle avait été la cause réelle. Tout le monde avait des frères, des oncles, des enfants, des pères qui avaient été tués, ou qui restaient gravement mutilés. Les Français ne voulaient pas que ça recommence, on peut comprendre qu’ils n’étaient plus du tout vaillants pour partir au combat, comme en 1914. C’est uniquement quand il y a eu le STO, qu’il y a eu un engagement contre l’Allemagne : les garçons de 18-20 ans ont déserté, se sont cachés dans le maquis, ils ne sont pas allés s’engager dans l’armée, ni en Afrique du Nord, ni à Londres. Puis ils ont défendu leur retraite où ils ont été rejoints par des militants communistes qui avaient changé de camp, puis ils ont participé à des escarmouches et à des sabotages contre l’armée allemande qui commençais à montrer des signes de faiblesse.