Eric,
M. Benard n’a pas désigné M.Sarkozy comme fasciste. Il exprime son inquiétude face à la radicalisation de son discours.
Et je comprends son inquiétude. M. Sarkozy prononce des discours où il accuse implicitement les populations des banlieues difficiles de « ne pas aimer la France ». Ce faisant, il les stigmatise. Il vise plus particulièrement les populations d’origine étrangère. Il les invite à rentrer chez elles.
Il ne s’agit pas là de justifier une politique volontariste visant à contrôler les flux migratoires, ce qui est défendable, mais à caresser les sentiments de certains de nos concitoyens dans le sens du poil, surtout ceux qui font des raccourcis trop rapides.
De façon habile, il trouve pour ces personnes des boucs-émissaires faciles : les étrangers, les français d’origine étrangère, les « gauchistes » etc. Il justifie des atteintes répétées aux droits fondamentaux (je pense ici à la liberté de conscience, à l’égalité devant la loi, au droit à la sûreté, au principe de non discrimination etc.) par la nécessité d’une rupture avec la « bien-pensance » (forcément des gens de gauche), et celle d’un discours « sans tabous ». Cela lui permet-il de critiquer des populations, sous prétextes que leur origine est différente ?
Il ne recherche plus le débat démocratique. Il cherche à être plebiscité par un électorat qui attend un leader. C’est là qu’il fait appel à des ficelles dangereuses. Celles qui menacent la société ouverte et plurielle, celles qui font trembler les fondations de la démocratie.
Elias