@Salem Alketbi

Il y a longtemps qu’on ne vous avait pas lu sur AgoraVox, et c’est bien dommage. Les informations que vous nous apportez aujourd’hui sur l’Iran sont très intéressantes.

La question d’une élimination de Soleimani ne date pas d’hier : il y a longtemps que l’administration américaine, avant même l’élection de Trump, avait donné son feu vert aux services israéliens, et c’était bien la moindre des choses : le bonhomme, il y a quelques semaines, prétendait encore « exterminer Israël », ce qu avait ulcéré Lavrov. Eliminer un Hitler en puissance, c’est de bonne guerre.

J’ai l’impression que les dignitaires du régime iranien sont vraiment, cette fois, dans leurs petits souliers, et il est bien temps, comme vous le faites remarquer, quand la maison brûle, de s’interroger sur les causes de la corruption !

J’entendais il y a quelques jours un écrivain exilé qui paraissait très bien informé sur l’état des choses en Iran. Il faisait remarquer que les banques y étaient déjà au bord de la faillite. Certains retireraient déjà leurs avoirs, et en dollars, de crainte d’être bientôt confrontés à une cessation de paiement. Il rapportait aussi ce propos, résultant d’une indiscrétion, d’un dirigeant apeuré appréhendant de nouvelles émeutes. La prochaine fois qu’ils descendront dans la rue, aurait-il dit, « ils vont nous éradiquer jusqu’au dernier ».

Ridiculisé par le récent exploit des espions du Mossad, le régime iranien est désormais complètement ligoté. Il n’y aura pas eu de réplique au récent bombardement par Israël d’une entrepôt de deux cents missiles, et je ne serais pas étonné que la destruction systématique des bases iraniennes en Syrie se poursuive. Si l’Iran répond militairement avant même que Trump ait pris sa décision, Israël et les Américains n’attendent que cela pour en découdre d’une manière définitive.

Si Trump dénonce les accords de Vienne, les ayatollahs pourront difficilement accepter de renégocier puisqu’ils ont déjà dit qu’ils refuseraient. Et pendant ce temps-là, la situation va continuer à se dégrader, jusqu’à de nouvelles émeutes qui seront fatales. Il serait évidemment infiniment préférable que ce soit le peuple iranien qui se libère tout seul, même si les opposants au régime, la dernière fois, ont quand même souvent fait appel à un soutien extérieur. Ils peuvent compter sur l’Amérique et ses alliés dans la région, probablement, mais l’Europe des Mogherini et des Macron continuera bêtement à les trahir pour ménager ses propres intérêts, qui sont pourtant, en la circonstance, purement imaginaires : le Moyen-Orient ne restera plus bien longtemps ce qu’ils le voient être, et qui ne durera pas.

La seule chose qu’il reste à faire aux ayatollahs, me semble-t-il, c’est de mettre de l’ordre dans leurs affaires privées, de convertir leurs avoirs en dollars et de penser à trouver un point de chute quelque part sur un autre continent. Très loin, le plus loin possible de Téhéran !