@Dzan
Bonne question.
Une première chose est que le coût du déplacement à Paris est rédibitoire, même si des caisses de solidarité sont mises en place, ce dont ils ne sont pas forcément au courant.
Mais ce n’est pas la seule explication, car ils ne sont que peu présents, relativement à leur nombre, dans les manifs locales. Les structures sociales de la précarité sont anormales (ne sont pas dans ce que la majorité en connait) ; s’ils existent beaucoup de chômeurs, aucune structure de lien ou d’échange n’existe. Et je ne parle pas des précaires sans droit. Ce sont des individus isolés, qui, lorsqu’ils s’informent le font via la télévision (l’appareil de contrôle social) ou via internet, sur des sites d’une relative pauvreté culturelle. L’information n’est donc pas évidente à leur faire parvenir.
Dans leur quotidien, ils doivent parer sans cesse à l’urgence. Manger, se loger. L’urgence empiète grandement vis-à-vis de considérations plus éloignées. Ils sont conséquemment peu politisés et ne croient majoritairement pas dans l’action de contestation collective.
Une autre partie est à l’extrême droite et préférerait voir des CRS cogner plutôt que d’aller manifester.
Tous ignorent le potentiel révolutionnaire qu’ils représentent, fait de l’expérience relativement violente de leur quotidien et de l’isolement qu’ils connaissent très concrètement.