@guepe & colibri
guêpe a raison. La Genèse a un côté moralisateur qui n’a rien de vraiment métaphysique.
Soit le Mal est voulu par Dieu parce qu’il en a besoin afin de faire accéder les existants à un état supérieur, par victoire des existants sur le Mal précisément, soit le Mal n’est pas voulu et alors Dieu n’a pas un côté tout puissant, etc..
La présence du Serpent au beau milieu du Jardin a tendance à accréditer l’idée que la Chute était préparée et voulue..
En même temps Yahvé s’offusque et maudit ce qui est assez incohérent.
Dans le Bouddhisme (et l’Asie en général) il n’y a pas d’aspect moralisateur lié à la Chute.
Il ya Chute parce que c’était fatal et qu’il ne pouvait en être autrement. C’est le fameux premier poison du bouddhisme, la torpeur, qui génère ses deux filles : attraction et répulsion. De ce fait il n’y a pas en Asie ce côté moralisateur et culpabilisateur propre à l’Occident.
En cause bien évidemment la doctrine du libre-arbitre privilégiée en Occident. Adam aurait pu ne pas pécher. Montrant ainsi l’absence de finesse psychologique de l’Occident en général car on sait bien qu’un psychopathe ne pourra avoir que des comportements de psychopathes et qu’un vertueux ne pourra avoir que des comportements vertueux, la nature profonde commandant les actes. C’est la nature profonde qui commande les actes et rarement le libre-arbitre.
Et donc inévitablement se pose la question : Yahvé pouvait-il s’offusquer de la désobéissance d’Adam sachant qu’il l’avait créé suffisamment faible pour se laisser tenter ?
Supposons enfin qu’Adam ait obéi. Alors le Paradis de la Jérusalem céleste n’aurait pas pu être proposé puisque celui-ci est la récompense d’une vie de victoire contre les forces du Mal. Autrement dit, en obéissant, Adam se serait contenté d’un demi-paradis.