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Commentaire de Hervé Hum

sur La pensée libertarienne (4) : Critique de la conception libertarienne de la société (2nde partie)


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Hervé Hum Hervé Hum 10 juin 2018 15:14

@Nick Corey



tout d’abord, merci de votre réponse argumenté et surtout, bien construite, c’est plutôt rare en ces temps ci !

vous me répondez

"Un libertarien dira que le droit à la propriété correspond au devoir des autres de respecter ce droit, mais donc du coup, puisque eux aussi ont ce droit, il correspond également au devoir pour lui-même de respecter la propriété des autres. (c’est un peu une sauce anglo-empiriste à l’hégélianisme primaire).Autrement dit, la dialectique structurelle (essentielle même, pouvons-nous dire) du droit et du devoir n’entache pas la cohérence a priori de la pensée libertarienne« 

Sur ce point, je ne suis pas d’accord, la pensée libertarienne n’y résiste pas quant à son but, c’est à dire, justifier l’exploitation et la soumission de ceux qui ne disposent pas de propriété. Ceci, parce que c’est là qu’est une partie du hiatus qu’ils tentent de cacher. Le fait que celui qui n’a pas de propriété, n’a pas de devoir envers ceux qui en disposent, car il n’y a pas de réciprocité. Il ne s’agit pas d’avoir une propriété égale, mais d’en disposer d’une à minima. Mais ce n’est que le début, car cela s’applique dès lors à tout le reste, c’est à dire, le droit de tirer profit de son propre travail et non juste de quoi survivre. Or, l’espace étant limité, une fois celui-ci conquis en sa quasi totalité, donc, où l’argument de la conquête est disons, périmée, alors, vivant toujours en société, les règles changent d’elles mêmes. Et cela, en raison des lois fondamentales de la réalité physique, donc, de l’Univers et donc, de toute forme de vies. Un principe étant immuable en lui même, rien ne peut lui échapper, sauf par l’imaginaire. Ici, le libertarien est piégé, mais il bénéficie d’un formatage des cogito tel que ce que j’écris, aussi simple et évident que ce soit, reste encore un interdit de la plupart des gens. Au début, comprendre un aspect fondamental de la réalité et que personne de connu ne semble avoir encore perçu, c’est très jubilatoire, mais cela devient très vite très frustrant. Surtout quand on comprend que toute la logique repose sur des postulats biaisées et qu’on soupçonne qu’ils le sont de manière volontaire.

Pour la démonstration, bien qu’elle reste réduite à l’essentiel, je vous invite à lire mes 4 derniers articles, plus l’article »droits, devoirs et responsabilité« et enfin »droits, devoirs, responsabilité et nouveau paradigme« . l’article droits, devoirs et responsabilité est très simpliste et si je devais le réécrire, je ne l’écrirai pas de la même manière, mais le principe de base est comme vous dites »imparable« . Cela dit, la raison repose sur ses propres postulats et on ne la détient pas, on l’a suit et celui qui affirme la détenir est toujours un manipulateur. Même si le langage courant fait qu’on peut être honnête et dire »j’ai raison« , par abus de langage, sans parler du soupçon que cet abus soit fait exprès pour maintenir les cogito dans l’impasse conceptuelle. J’avais commencé à l’expliquer et j’ai juste publié le premier des trois articles traitant du sujet.

Ma façon de cogiter epose sur ce que j’appelle le principe de relations de causalité et que je n’ai pas encore trouvé la manière de l’expliciter. Sans doute parce que seul le format d’un livre le permet et que j’avoue ne pas en avoir ni la volonté, ni peut être les moyens. En tout les cas, seul.

vous écrivez

 »ous les éléments de la théorie libertarienne doivent être analysés à la lumière de leur véritable volonté"

c’est exactement cela ! Et plus encore, ce que j’écris n’invalide rien de ce que vous écrivez ensuite, bien au contraire !

vous pourrez d’ailleurs vous rendre compte que je suis d’accord avec vous à la lecture de mes articles.

pour votre dernière remarque, là, il faut faire appel au principe de relations de causalité, c’est à dire, qu’il est impossible de séparer l’espace et le temps dans la réalité physique. Ce que j’écris, c’est que capitaliser l’espace seul n’a aucun intérêt, la démonstration est triviale, car vous pouvez disposer de la Terre entière, si vous n’avez personne pour percevoir un impôt pour lequel il devra travailler pour vous, le principe de la corvée, alors, votre propriété ne vous sert à rien, car vous serez seul à l’exploiter. On peut réduire cet espace à une ferme de 1 000 hectare des plus fertile si vous voulez, cela ne change rien. La propriété, que ce soit l’espace de la terre, mais c’est aussi celle de l’outil de production, de la spiritualité, n’ont de raison d’être que pour capitaliser le temps de vie d’autrui à son profit. Vous pouvez être propriétaire d’un palace, si vous n’avez pas de domestiques, se sera votre aliénation ou bien, vous irez vivre dans une aile et abandonnerez le reste. Sans le profit, la propriété n’a plus de raison d’être et n’existe plus en tant que telle. Idem pour la souveraineté, si la couronne anglaise ne pouvait plus percevoir l’impôt sur ses colonies, de facto, celles ci étaient indépendantes et il n’y avait plus de réelle souveraineté de la couronne anglaise. Cette histoire de taxe était donc fondamentale et non pas accessoire ! Aujourd’hui, la souveraineté de la reine d’Angleterre est seulement virtuelle, mais n’est plus réelle. Par contre, la propriété est belle et bien réelle et où il est impossible de supprimer le profit sans supprimer la réalité de la propriété.

Mais comme toute escroquerie, pour qu’elle fonctionne, il faut cacher sa véritable intention, but.

Au final, je vois avec plaisir que nous sommes globalement sur la même longueur d’onde.

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