@Fergus
Donc un sujet est bien relatif ^^
Cela dit, ce n’est pas en « politisant » tous les problèmes que le sujet est forcément « majeur ».
Citons Ellul dans « L’illusion politique » :
- Tout penser en termes de politique, tout recouvrir par ce mot (en s’inspirant de Platon et de quelques autres, pour les intellectuels), tout remettre entre les mains de l’État, faire appel à lui en toute circonstance, déférer les problèmes de l’individu à la collectivité, croire que la politique est au niveau de chacun, que chacun y est apte : voilà la politisation de l’homme moderne. Elle a donc principalement un aspect mythologique. Elle s’exprime dans des croyances et prend par conséquent aisément une allure passionnelle.[...]
-
- En réalité, ce ne sont plus les valeurs qui nous servent de critère de jugement
pour estimer le bien et le mal, c’est le politique qui devient aujourd’hui
valeur suréminente par rapport à laquelle s’ordonnent les autres. C’est lui
qui, avec ses épigones (nationalisme par exemple), devient la pierre de touche
du bien et du progrès. Le politique est par soi excellent. Le progrès de
l’homme dans la société aujourd’hui consiste à participer au politique.[...]
- Un autre aspect encore de l’illusion politique réside dans la conviction ancrée
au coeur de l’homme occidental moderne qu’en définitive tous les problèmes
sont politiques, et qu’ils sont susceptibles d’une solution par la politique,
qui d’ailleurs offre la seule voie praticable.[...]
- Or, nous prétendons que dans tous ces domaines nous sommes en présence de
l’illusion la plus tragique de notre temps. Que la politique permette de résoudre
des problèmes administratifs, des problèmes de gestion matérielle de la cité,
des problèmes d’organisation économique : c’est certain, et ce n’est déjà pas
mal. Mais elle ne permet absolument pas de répondre aux problèmes personnels
de l’homme, celui du bien et du mal, du vrai et du juste, du sens de sa vie,
et de sa responsabilité devant la liberté.