@Jonas
Si un étranger venait prêcher en France devant
des milliers de personnes qu’il faut exterminer les arabes et les musulmans,
une vermine à liquider rapidement, et que Marine Le Pen prenne sa défense,
soutiendrez-vous sa liberté de s’exprimer ?
------> Je penserai
que Marine Le Pen aurait tort. Je ne ferai pas d’elle pour autant une personne
qui cautionne un raciste anti –arabe.
Bouteldja est porte-parole
du PIR, une organisation de lutte contre la race blanche.
------> Mais absolument pas. Vous n’avez rien
compris à son logiciel qui est tout à fait critiquable et que je critique mais
qui n’est pas assimilable à une lutte contre la race blanche, vous faites des
raccourcis. D’ailleurs, il suffit de lire ses textes ou d’aller sur le site du
PIR pour lire noir sur blanc qu’elle ne croit pas en l’existence des catégories
raciales dans le sens biologique du terme. Elle ne parle pas des individus
blancs mais d’un système ou d’une
structure qu’on peut dater à l’ère moderne , qu’on peut dater à la période de
l’entrée de l’occident dans les Amériques , qui a mené à la colonisation du
continent américain et Africain plus tard , et qui a produit des identités qui
sont ces identités blanches et noires. Lutter contre la suprématie
blanche ou l’universalisme blanc ce n’est
pas haïr les blancs puisqu’elle dit elle-même que de nombreux blancs en sont
victimes.
C’est
simplement le
discours post colonial qu’elle cuisine à sa sauce et qu’elle va
intégrer aux « cultural studies », qui elle-même se sont construites
autour du structuralisme politique et de la « French théory ». Vous
pouvez dire que son idéologie est stupide et absurde, je ne suis pas loin de le
penser mais elle n’est pas raciste.
Dans son livre, « Les
blancs, Les juifs et nous », Thomas Guénolé fait remarquer que pour
Bouteldja, seuls les noirs et les arabes sont autorisés à violer des femmes,
les condamner pour viol serait les stigmatiser en tant que minorité martyrisée.
------> HB s’est défendue de ses accusations :
« Il ment. Je n’ai jamais écrit ca et c’est très facilement vérifiable
dans mon livre. Voici ce que j’ai écrit : « A la question « pourquoi n’avez-vous pas porte plainte ? »,
la victime noire d’un viol répond à l’interviewer, lui-même noir : «
Je n’ai jamais porté plainte parce que je voulais vous protéger. Je ne
pouvais pas supporter de voir un autre homme noir en prison. » » Quel
est le rapport entre évoquer le témoignage d’une femme qui met en évidence et
de manière crue les effets dévastateurs de la double oppression (de race et de
genre) et un fantasque appel à ne pas porter plainte pour viol alors que toute
ma réflexion dans ce bouquin porte sur les stratégies à mettre en œuvre pour
que les femmes non blanches dont je suis échappent à ce guêpier ».