Il existe une forte pression sociale explicite pour utiliser ces appareils (la pression implicite étant celle qui pousse à vouloir imiter son entourage). Je prends mon cas avec 4 exemples qui me viennent à l’esprit.
1. Je n’ai ni téléphone portable, ni smartphone (je ne sais même pas précisément ce que c’est). Eh bien, on me l’a souvent reproché. On m’a souvent demandé d’acquérir un téléphone pour pouvoir me joindre à tout moment. Problème : je ne veux surtout pas être joignable à tout moment, et je ne veux pas devoir me trimballer avec un objet de plus sur moi ; j’aime me déplacer léger.
2. Je ne suis pas inscrit sur Twitter, Facebook, Lindkin et compagnie (dont l’utilité continue de m’échapper malgré les diverses explications qui me furent fournies) bien qu’on me le demande régulièrement.
3. Je consulte mes mails de façon très espacée (environ une fois par mois en ce moment). On me le reproche :
« Je t’avais envoyé un mail !
- Tu aurais mieux fait de me téléphoner. Je réponds tous les soirs, moment où je suis le plus disponible pour répondre. »
4. On me parle d’un sujet en vogue dans les médias dominants, ou avec des néologismes inventés par ceux-ci. Je n’ai ni téléviseur, ni radio. Je ne lis pas les journaux de propagande et ne consulte pas leurs sites sur internet. On s’étonne, on est franchement incrédule, on s’offusque, voire on se moque de mon ignorance. On veut m’« informer ». Je leur demande si ce sujet passe le tamis des 3 questions attribuées par Platon à Socrate : Est-ce vrai ? Est-ce bon ? Est-ce utile ? (ce qui peut se résumer à Est-ce pertinent ?, au sens donné à ce mot par Sperber et Wilson). Je peux aussi contre-attaquer en leur soumettant un ou plusieurs sujets dont je me doute de leur ignorance, et qui, eux, passent très bien les cribles socratiques.
Est-ce une question de génération ? Pas seulement. Ces reproches me furent souvent faits par des personnes plus âgées que moi.