@rosemar
Quand j’écrivais « Que faire », je voulais dire « Que pouvons nous faire, nous, citoyens lambdas ? », vous en tant qu’enseignante, nous en tant que parents ou personnes se sentant concernées par le problème.
Ni vous ni moi n’avons hélas le pouvoir de revoir les programmes. A votre niveau, peut-être pouvez-vous poursuivre quelque peu les autres objectifs que vous mentionnez, mais vous êtes nécessairement limitée par les injonctions qui vous sont faites concernant les programmes, la pédagogie, la discipline ou les horaires.
Vous parlez de reconstruction. Pour ma part, j’ai souvent l’image de l’Arche de Noé en tête. Nous sommes inondés de pseudos savoirs et de pseudos valeurs. La culture, la langue risquent de périr noyées sous un déluge d’inepties malfaisantes. Peut-être chacun de nous pouvons-nous êtres des Noé, essayant de sauver tel fragment de culture, tel mot, telle forme syntaxique, tel temps (l’imparfait du subjonctif ou le passé simple), etc.
Par exemple, pour les mots, je peux utiliser oralement « ponceau » au lieu de « coquelicot », « brandon » au lieu de « tison », « chéneau » au lieu de « gouttière », « abstrus » au lieu de « compliqué », etc., pour faire survivre ces mots en attendant que la conjoncture soit plus fertile à leur épanouissement.
Exemples de conséquences : ma fille a pris l’habitude d’utiliser le verbe « gourmander » au lieu de « gronder » et parle assez souvent au passé simple.