Mazdak Teherani
Je voyais il y a quelques jours l’interview d’une journaliste d’origine iranienne, Mohnaz Shirali (je ne garantis pas l’orthographe) qu’on interrogeait sur le silence des media européens concernant les manifestations qui ont lieu quotidiennement dans son pays.
Elle expliquait que les banques européennes ont reçu en dépôt plusieurs centaines de milliards de dollars appartenant aux dignitaires du régime et à leurs proches. La première chose que fera donc le gouvernement qui leur succèdera, avant de juger ces criminels s’ils n’ont pas eu le temps de s’échapper, ce sera d’exiger de l’Europe que leurs avoirs soient gelés et que ces fortunes considérables amassées par des tyrans aux dépens du peuple soient restitués à l’Iran.
On peut imaginer qu’il sera plus difficile pour les banques européennes de pallier l’énorme trou que cela fera dans leurs caisses que d’avoir à accorder quelques facilités aux entreprises que leur départ d’Iran pénaliserait.
L’opposition européenne aurait une idée assez précise du montant des capitaux iraniens qui se sont évadés vers l’Europe. Qu’en est-il réellement ? Avez-vous des informations là-dessus ?
En tout cas, on voit bien que la sollicitude des gouvernements européens, du français en particulier, à l’égard des entreprises menacées par les sanctions américaines, est une pure tartufferie qu’on ne peut pas prendre au sérieux : les plus grosses entreprises ont déjà très bien calculé qu’elles perdraient plus en restant qu’en faisant leurs valises.
Un ridicule « spécialiste » de ces questions économiques expliquait naguère que la perte de ces marchés en Iran était pour l’Europe une vraie catastrophe. On avait envie de demander à cet imbécile si après l’effondrement du régime actuel l’Iran cesserait tout à fait d’exister, et si un gouvernement plus libéral interdirait à tout jamais aux Iraniens d’acheter des avions et des bagnoles. Et surtout si, quelques mois après l’établissement du nouveau régime, il ne sera pas, a contrario, infiniment plus facile et profitable de nouer des relations commerciales avec un Iran devenu enfin démocratique !