Iran : Le soulèvement ne connaît pas de répit
Alors que les premières sanctions Américaines commencent à tomber, le régime Iranien ne doit pas seulement faire face à des menaces économiques extérieures. Sur le front interne, les manifestations se font toujours plus bruyantes et déterminées, partout dans le pays. Depuis la toute fin de l’année 2017, le soulèvement du peuple ne connaît pas de répit. En vérité, n’en déplaise aux experts télévisuels qui focalisent leur attention sur le seul volet géopolitique, c’est à l’intérieur du pays que les choses se passent. Vu d’Occident, ça paraît dingue, mais en Iran, il y a un peuple qui vit. Et qui a dorénavant pris la décision ferme de recouvrer sa souveraineté.
#Urgent #Iran Au stade Azadi de Téhéran actuellement l'ensemble des tribunes scandent "A bas la dictature" Les tribunes se remplissent de jeunes manifestants. Des forces de sécurité sont acheminées en renfort vers le stade. La tension monte #FreeIran2018 #IranProtests pic.twitter.com/poSQcpKq2R
— csdhi.org (@CSDHI) 10 août 2018
Si les ‘informés’ occidentaux pouvaient avoir accès aux images des événements se déroulant dans les villes d’Iran depuis plusieurs mois, ils comprendraient que ce soulèvement n’a rien de commun avec ceux que l’on connaît depuis une décade. Ce qui se passe en Iran n’a rien du velours ni du printemps joyeux. Le sentiment de révolte est inscrit dans le patrimoine génétique Iranien depuis au moins la première période du Shah. De contestations en révolutions, le peuple s’est toujours battu pour deux raisons principales ; sa libération du joug oppresseur attelé par ses dirigeants et la volonté farouche de toujours tenir son destin entre ses mains. S’il est un sentiment aussi fort que le désir de liberté en Iran, c’est bien celui de la souveraineté.
La révolution est un travail de longue haleine
L’effet coupe du monde n’a pas vraiment eu lieu en Iran non plus. Les villes de province chauffent à nouveau. Pour exemple, dans la soirée du 1er août à Karaj, dans la banlieue Ouest de Téhéran, les forces de police et de renseignement, les gardes anti-émeute, les pasdaran, les Bassij et les agents en civil avaient été déployés pour empêcher toute manifestation. Mais la détermination et la colère des révoltés l’ont emporté. Au final, malgré les intimidations violentes, ce sont bien les hommes du régime qui ont fini par s’enfuir, abandonnant même sur place voiture de police et motos anti-émeute incendiées.
C'était le 3 aout en #Iran - Il en a suffit d'un courant plus vite et glissant, entrainant dans son sillage la vague des manifestants. Et les forces répressives ont détalé à la vitesse grand V.
Echtehard, un quartier de Karadj, en #banlieue de Téhéran #FreeIran2018 #IranProtests pic.twitter.com/qs62C0CN1M— csdhi.org (@CSDHI) 10 août 2018
On retrouve le même type d’affrontements à Ispahan, Machhad, Chiraz, Najafabad et Chahin Chahr. En somme, toutes les villes principales du pays sont définitivement touchées. Le message de la résistance est clair. Le peuple tout entier le porte tous les jours sur les barricades. De plus en plus fréquentes elles génèrent de plus en plus d’affrontements directs entre la police et les manifestants, parfois même à mains nues sous les fumées de pneus brûlés et les gaz lacrymogènes. Ces émeutes ne cesseront que le jour ou le régime décidera d’abdiquer.
Reza Hosseini, conseiller du QG des forces armées, chargé de la guerre cybernétique, en a bien conscience. Lors d’un colloque récent à Machad, il a clairement posé ce que tout le monde sait depuis longtemps : « Je l’affirme en tant qu’expert : le groupe des hypocrites (monafeghines, péjoration désignant les non croyants dans le velyat-e-faqih, le principe du guide suprême), et en principe le phénomène de l’hypocrite (terme péjoratif du régime pour désigner le mouvement de résistance des Moudjahidines du peuple), ne mourra pas et ne peut disparaitre. Celui qui dit que les Moudjahidines du peuple sont morts, soit il est mal intentionné, soit il est un ignorant. »
Ispahan la magnifique en #Iran "On est le 2 aout. Ce n'est ni la Syrie, ni le Yémen, ni la Palestine. Ici c'est Ispahan" La ville est en ébullition depuis ce matin dans le quartier Chapour Jadid contre la dictature
2 aout #FreeIran2018 #IranProtests (Image via réseaux OMPI) pic.twitter.com/f2Hq1ThsG0— csdhi.org (@CSDHI) 2 août 2018
Dénonçant l’influence des résistants dans les universités, il fait aussi le constat de leur présence dans tous les principaux secteurs d’activité Iranien : « Dans le passé, la contre-révolution dirigée par les Moudjahidines du peuple surfait sur les vagues. Aujourd’hui, ce sont eux qui provoquent les vagues. Ils sont présents dans tous les secteurs et ont pénétré au sein des camionneurs et des commerçants du Bazar, et ils leur tracent le chemin à suivre. Beaucoup des incidents qui sont en cour actuellement dans le pays sont dirigés par la contre révolution. »
Les déclarations d’Hosseini ne sont qu’un léger aperçu de la peur que nourrissent les dirigeants à propos des résistants. Une peur qui pourrait vite devenir frayeur si le peuple décidait de les châtier à la hauteur des atrocités commises pendant près de 40 ans…
#Iran belle audace : des insurgés ont écrit "A bas Khamenei" (le guide suprême des mollahs) sur le bus des forces de sécurité. là au moins ils sont sûrs que tout le monde le verra ! #FreeIran2018 pic.twitter.com/53dbLPDcXF
— csdhi.org (@CSDHI) 10 août 2018
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