@Matlemat - Si les agriculteurs sont forcés de racheter leurs semences OGM, c’est à cause du contrat auquel ils s’engagent avec Monsanto de ne pas resemer leur récolte, pas à cause du gène Terminator qui n’a jamais été commercialisé. Le contrat est écrit sur le sac de semences, le simple fait de l’ouvrir constitue un accord explicite avec les conditions de Monsanto.
Mais c’est vrai que cultiver uniquement du maïs ou du soja ou du colza Roundup-Ready crée des problèmes, on a déjà identifié des dizaines de plantes adventices (« mauvaises herbes ») qui montrent des signes de résistance ou tolérance au Roundup. L’une d’entre elles a même développé une relation presque symbiotique avec le Roundup, elle utilise les molécules du glyphosate qu’elle transforme en certaines molécules dont la plante a besoin dans une réaction qui est plus économique (en énergie dépensée) pour elle que de prendre les nutriments du sol et les transformer. Il y a toujours des endroits comme les bordures des champs où les plantes adventices sont exposées au Roundup en quantité insuffisante pour les tuer, mais suffisante pour les pousser à développer une résistance, une évolution forcée par l’homme en quelque sorte.
C’est pour ça que je suis contre les OGM résistants aux herbicides, ou ceux qui fabriquent leur propre insecticide, une des toxines (protéines) fabriquées par le bacille de Thuringe (Bt). Le maïs en particulier intègre plusieurs modifications génétiques combinées, il n’est plus juste Roundup-Ready ou Bt. Ça tombait d’ailleurs à pic pour Monsanto, dont le brevet Roundup-Ready arrivait à expiration et que tout semencier aurait pu reproduire à l’identique : ils ont créé le maïs Roundup-Ready 2, qui combinait plusieurs gènes, notamment plusieurs insecticides, et donc rendait obsolètes le maïs Roundup-Ready et ses concurrents, avec un nouveau brevet qui leur permettait de verrouiller leur maïs pour 20 années supplémentaires.
Les semenciers savaient que ce phénomène de résistance allait se développer, mais ils savaient aussi qu’ils disposaient de plusieurs années avant de devoir changer un peu leur système, et les agriculteurs ont fait leurs années grasses avec le maïs. Les premières mesures contre la résistance consistaient à recommander de créer des « zones refuges », des bandes du champ où des semences non-OGM étaient semées. Puis il y a eu le « refuge in the bag », où parmi les sacs de semences OGM se cachaient des sacs de semences non OGM pour faciliter le travail des agriculteurs, qui n’avaient plus qu’à vider les sacs de semences dans n’importe quel ordre dans la planteuse.
À peu près au même moment sont arrivés les OGM résistants à d’autres herbicides que le Roundup, et en premier lieu, le Suisse Bayer (le nouveau propriétaire de Monsanto) avec ses semences LibertyLink tolérantes à leur herbicide Liberty (dont le principe actif est le glufosinate). Il existe maintenant des semences tolérantes aux herbicides Dicamba et 2,4-D, et certaines combinent même la résistance à deux herbicides différents, pour que l’agriculteur puisse épandre ces deux herbicides à différents stages de la culture, pour que les rares mauvaises herbes tolérantes à l’un soient définitivement éliminées par l’autre. Évidemment, il faut s’attendre à ce que les plantes adventices deviennent tolérantes aux deux, même si ça prendra de nombreuses années de plus. Je pense que le postulat des semenciers OGM est qu’on sera tous morts d’ici là, donc pas de souci... ;(
13/08 10:01 - Chimel
@nono le simplet - Oui, plutôt que de reprendre à tort l’exemple du poivron juste parce (...)
13/08 05:47 - nono le simplet
@Chimel Question pérennité, il faudrait ne cultiver qu’une seule variété de poivron (...)
13/08 05:11 - Chimel
@pemile - C’est avant tout le consommateur qui veut des poivrons bien gros, dodus, (...)
12/08 23:24 - Matlemat
@Chimel C’est d’accord, il ne faut peut être pas jeter le bébé avec l’eau du (...)
12/08 22:38 - Xenozoid
@Matlemat et les pensées aussi,genre comment il a droit de souffrir...tu vois...les mots ont (...)
12/08 22:30 - Matlemat
@Xenozoid Oui des espèces vivantes qui n’appartiennent à personne voilà qui est (...)
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