Les généralistes. Même à 10 kilomètres d’Avignon, et avec des sympathiques bobos parisiens, le vieillissement de la population se ressent, dans la population des médecins, aussi. Difficile d’accepter les conditions de la médecine libérale : gardes, week-end, nuit, kilomètres pour visites à des patients âgés ou à des mères de famille et les paperasseries de la Sécu. Travailler 12 heures par jour six jours, c’est 70 heures, le double des horaires des vrais actifs salariés, sans compter un week-end de garde par mois et une permanence de nuit par semaine. Les problèmes de santé sont présents de manière anecdotique dans cette campagne présidentielle. Les médecins souhaitent que l’on revienne aux fondamentaux de leur profession.
Clients. C’est la génération clip. Ils veulent un service rendu, tout de suite. Dans ce contexte, de plus en plus les jeunes médecins préfèrent choisir le salariat et soigner des dossiers, des papiers à la rigueur des bilans de personnes en bonne santé (médecine de dépistage), plutôt que de soigner de vrais malades, c’est plus facile pour la qualité de vie que le métier exercé comme un sacerdoce.
Même les spécialistes. Le niveau du service médical français est l’un des meilleurs du monde. Toutefois, il faut déplorer la difficulté à concilier qualité des soins et exigences financières de plus en plus importantes. On a de plus en plus de patients, de moins en moins de personnel soignant et d’infirmières, de moins en moins de moyens, l’application des 35 heures à digérer et avec tout cela on est largement sous-payés. Par exemple la valeur K de l’acte chirurgical n’a pas changé depuis 25 ans ! Oui 25 ans ! Le problème principal du service public réside dans la qualité des soins et le manque d’humanité dans la prise en charge des patients. Le malade n’est plus la principale préoccupation de l’hôpital public, quand les médecins font ce métier pour soigner des gens pas pour passer du temps dans des réunions à justifier des dépenses.
Quant à aimer exercer en banlieue, il en existe qui sont heureux de le faire ! Jusqu’au jour où l’on assassine leur secrétaire et que les balles sifflent à leurs oreilles ! Un cas rare qui s’est vu à Strasbourg voici peu de temps !