@Jacques-Robert SIMON
Oui on peut prendre l’image du « corps » social en feed-back divers, Castoriadis appelle ça le « social-historique »
Mais il ne faut pas confondre entraide et pitié :
- quand la lionne prend sous son aile un petit impala c’est de la pitié, peut être une identification, une maternité instinctive dévoyée, bref de l’instinct individuel.
- quand les buffles font front commun face aux lionnes c’est de l’entraide, c’est du social, c’est l’instinct de survie du groupe.
La reconnaissance dont vous parlez, c’est effectivement un égoïsme individuel qui se tourne vers les autres pour chercher reconnaissance, et ainsi développer par là le groupe plus solidaire, où tout simplement par tabou (on a intériorisé un comportement normal social)
La pitié n’a rien de « social », c’est un instinct (sûrement le plus fort) qui n’est pas lié au groupe. Ex : une guerre est une lutte d’entraide entre 2 groupes humains solidaires (pour le moins !), qui vont au delà de leurs individualité pour une Idée (une aliénation, une osmose, la nation aliénation). Dans cette lutte à mort, peut subsister la pitié pour l’Autre, l’ennemi. Même les nazis ont eu des problèmes de démoralisation de leurs einsatzgruppen, et pourtant totalement fanatisés par une idée d’entraide de la race absolue.
Aussi Kant dit qu’il ne faut pas céder à la pité (un instinct animal face à la raison), et Marx, carrément pas à une indignation morale (une aliénation, une fausse conscience idéologique)