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Commentaire de JC_Lavau

sur La famille « explosée »


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JC_Lavau JC_Lavau 22 août 2018 14:42

Modeste proposition 

Pour la délocalisation des pères devenus inutiles. 


Pour les pères devenus inutiles, le coût de l’entretien de ces travailleurs est devenu intolérable, et cela grève excessivement la rançon qu’il nous versent après avoir été bannis du domicile familial. 
Ils doivent payer des loyers excessifs, achètent une nourriture trop chère, dépensent trop de voyages pour tenter de voir leurs enfants et pour se rendre au Tribunal des affaires antifamiliales, 
et restent tentés par tous les derniers gadgets électroménagers qui devraient nous être réservés. 

Notamment, ils accèdent encore à Internet, ce qui est intolérable. 

Nous proposons donc une solution en deux temps : 
Le premier temps est provisoire, le temps qu’ils restent capables de travailler au moins seize heures par jour. 
Le second temps est définitif et final, quand ils ne sont même plus capables de travailler seize heures par jour. 

Si vous le voulez bien, nous n’allons pas décrire en détail aujourd’hui les camps de travaux forcés qui rationaliseraient la première période de leur vie de bannis. Dès qu’ils ne sont plus nécessaires à la reproduction, dès qu’ils ont émis ce qu’il nous convient comme compte d’enfants, et laissé en banque de sperme des réserves pour nos changements d’avis ultérieurs, pour nos bébés de rechange au cas où les premiers exemplaires ne nous donneraient pas pleine satisfaction, les pères devenus inutiles seront saisis et emportés vers des camps de travail forcé. Ils y seront alors soustraits aux tentations de la vie moderne, ils ne pourront plus polluer l’esprit pur de nos enfants, ils pourront consacrer toutes leurs forces au travail, rien qu’au travail. Logés en dortoirs de 40 hommes ou 8 chevaux à deux cents mètres seulement de l’usine, nourris en cantine, ils mèneront une vie saine et rude, qui sera peu coûteuse, et améliorera considérablement leur taux d’exploi­tation. Le travail rend libre. 

Les médecins qui les surveilleront tous les six mois pour contrôler leur état de marche, évalueront leur rendement. Lorsque la baisse sera sérieuse, les faisant passer en dessous de la norme mini­male, ils seront mis à la retraite d’office, et seront expédiés en camps de loisirs de retraités, en Mon­­golie Intérieure, là où la vie est la moins chère. 

 

Nous allons vous présenter la vie riante du retraité selon notre formule : 

Alors fous arrifez frais et dispos après fingt-gatre chours de foyage. 
De la gare, vous vous rendez au fillache de retraite au pas gadencé. 
Pas besoin de gamions : fingt guilomètres zeulement. 
Au fillache, vous recefez un accueil chaleureux au bazooka, 
Puis l’appel est fait sur l’AppelPlatz, et vous êtes dirigés vers vos baraguements. 
Nous afons prévu de grands jeux d’exploration d’un des déserts les plus poétiques du monde. 
Nos Chentilles Organisatrices vous embarguent tous dans des gamions qui partent dans toutes les diregzions, font cinq heures de route, puis vous chettent en bas de la benne. Gongours de fitesse pour rentrer au villache ! Cela fous donne une oggasion unique de foir de près les animaux les plus recherchés des fourreurs, tels que chacals dorés, onces ou léopards des neiges, und so fort... Cette oggasion restera à jamais unigue, du reste !
Zeux gui arrivent zont faingueurs. Ils ont droit à regommencer une deuxième fois. Mais tous les autres zont éliminés. 

Fous faites aussi des gongours de fitesse pour creuser le sable. La première éguipe gui trouve de l’eau au fond de zon puits aura droit à boire deux fois par chour. 

Le zoir, nous organisons aussi des cheux de zociété. 
D’abord on tire à la gourte paille pour safoir gui, 
Gui, gui, qui sera mangé 
Ohé ohé ! 
Ensuite autour du méchoui qui rôtit, 
Fous apprenez des chansons à la gloire du Nazional-féminism. 
Guand la cuisson du malchanceux au cheu est parfaite, les surveillantes choisissent les meilleurs morceaux, puis ze retirent à l’abri des miradors, fous laissant fous battre pour fous nourrir des zavoureux restes. 

A minuit, egztingtion des feux de choie. Fous tirez alors à la gourte paille pour safoir gui zera chargé d’inspegter les baraguements, chasser tous les zerpents trop fenimeux, les scorpions et araignées. Puis zommeil réparateur. 

A zinq heures, la musique fous appelle à une nouvelle chournée de choie et de découverte de la nature, qui commence par un appel sur l’AppelPlatz. 

Et z’est comme cela tous les chours au glub SOS-Sexism. En abrégé le glub SS. 

Foilà gomment se déroulera votre retraite heureuse, délocalisée en Mongolie. 

Pour zeux gui préfèrent les zports nautiques, nous organisons auzzi des retraites zur des plates-formes pétrolières désaffectées. La vie sera zaine et égologique : vous vous nourrissez du poisson que vous pêchez, et vous vous habillez de peaux de bêtes. 
Guand le temps permet à la gabarre d’accoster la plate-forme, nous organisons une grande randonnée marine. La gabarre vous emmène à touze milles au loin de la plate-forme, puis on fous balance tous à la mer ! Gongours de fitesse pour rentrer ! 
Zeux gui arrivent zont faingueurs. Ils ont droit à regommencer une deuxième fois. Mais tous les autres zont éliminés. 

Ze zera la zolution finale au problème démographique : nous zommes trop de deux zexes sur cette planète.
_________________

Les morts ne témoignent pas. Pour l’instant, moi si.


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