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Commentaire de Lucas Matheron

sur Lula : Le jugement


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Lucas Matheron Lucas Matheron 2 septembre 2018 17:10

@McGurk
Vous l’attendiez, et le voilà... l’argumentaire qui vous manque ! smiley

Alors, pour commencer «  une « sorte de complot » politique avec le concours de l’ONU » c’est en effet une erreur grossière... de votre part.
Aurais-je mal écrit ? J’en doute, vous êtes le premier et le seul avec cette compréhension... erronée !
Bien au contraire, le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU s’est prononcé EN FAVEUR de l’ex-président Lula, au vu et après examen des dossiers le concernant. La requête auprès de l’ONU visant à protéger les droits civiques et politiques de Lula a commencé en 2016.


Quant au reste, les « contre-vérités » comme vous les appelez, ce sont des contre-vérités de quelle « vérité » ? Celle de la presse putschiste brésilienne ? La Globo, par exemple, qui a soutenu le coup d’État militaire de 1964 ? Sachez, mon bon monsieur, que le groupe Globo a présenté des excuses publiques quant à son « ingénuité » d’avoir cru en le bien fondé de la « révolution de 1964 » comme se plaisent à l’appeler les putschistes de l’époque (qui sont les mêmes que maintenant, ou leurs familles). Télé Globo qui est à nouveau l’artisan du coup d’État parlementaire de 2016, du déchaînement de haine contre le Parti des Travailleurs et contre toute la gauche dans son ensemble et indistinctement, ainsi que de la persécution médiatique de Lula (oui monsieur).

Il se trouve que la sentence du juge Moro qui a condamné Lula a été exclusivement fondée sur la délation d’un des cadres de l’entreprise de travaux publics OAS, Leo Pinheiro, accusé de corruption dans le cadre de l’enquête sur la Petrobras. En vue d’une réduction de peine, Leo Pinheiro a dénoncé Lula dans une affaire rocambolesque d’appartement acquis par la femme de Lula. Or, toute l’accusation contre Lula ne repose que sur ce « témoignage », sans aucune preuve matérielle du fait.
La thèse du juge Moro a fait l’objet d’un livre écrit par plus d’une centaine de juristes brésiliens qui démontrent la fragilité des chefs d’accusation et l’absence de preuve matérielle tangible.
Condamné à 9 ans en première instance par Moro, Lula a vu sa peine augmentée à 12 ans par la Cour d’Appel de 2e instance (composée de 3 juges), toujours sans preuve matérielle ni autre élément supplémentaire.

Bref ! D’innombrables autres irrégularités dans ce procès spécifique contre Lula, mais aussi dans l’ensemble de l’enquête Petrobras montrent non seulement la partialité des juges impliqués, mais aussi la sélectivité partisane (contre le PT plus particulièrement) de ces mêmes juges, ce qui, dans le contexte plus large de la destitution de Dilma Rousseff et de la campagne anti-PT qui divise encore le pays, constitue un cas tout à fait particulier de lawfare qui est de plus en plus mis en évidence.
Et je cite pour cela, dans cet article que vous n’avez pas dû prendre le temps de lire attentivement, l’avertissement lancé par le juge Fachin en session plénière et publique, sur l’influence de la politique sur les juges qui n’aurait pas lieu d’être. Si je devais retenir un seul élément pour affirmer la persécution politique de Lula, ce serait celui-ci.

Merci de m’avoir donné l’opportunité de développer cet aspect des affaires qui secouent le Brésil depuis quelques années et qui peut paraître un peu ubuesque. Je suis sûr que beaucoup de lecteurs apprécieront ce complément d’informations qui est loin d’être un tissu de mensonges.

Bonne lecture !


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