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Commentaire de Renaud Bouchard

sur Dangereux et encombrants fantômes du Passé face à la vision présidentielle hémiplégique de l'histoire de la Guerre d'Algérie


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 septembre 2018 15:50
@Hervé Hum"

Mais peut on parler de « victimes françaises » ? C’est bien là, la question !Si la colonisation avait été réussie, on pourrait effectivement parler de victime, mais celle-ci ayant échoué, on ne peut pas parler de victimes, mais d’envahisseurs ayant été chassés. Dans ce cas de figure, l’envahisseur repoussé est considéré comme un agresseur face auquel le colonisé à résisté, s’est défendu et obtenu sa libération.« 

Vous déraisonnez. Interrogez les gens rescapés des massacres d’Oran du 5 juillet 1962. Soyez prudent dans vos questions car leurs souvenirs sont très précis. Ils vous expliqueront.Pour le reste, ce texte qui devrait vous éclairer et nous en resterons là sur ce sujet.

Réponse à la question : »Qu’est-ce que vous êtes venus foutre chez nous ?" Et les Arabos Musulmans pendant huit cents ans en Espagne jusqu’à Poitiers ?En 1830 il n’existait pas encore d’Algérie.Le territoire central situé entre la Tunisie et le Maroc et qui n’était pas encore « l’Algérie » fut colonisé par la France avec l’aide d’une moitié des tribus contre l’autre moitié, stratégie classique héritage de la gestion Turque (avec une belle frontière à l’ouest au détriment du Maroc) au départ à cause ou au prétexte de la piraterie protégée par l’occupation Ottomane (voir les tours de guets sur les côtes d’Europe).D’aucun parlent "de Marine Algérienne« . Elle n’existait pas. Pas plus qu’un état et une armée encore moins, donc  »colonisable‘’ comme la Gaule par les Romains. C’est un fait et non une justification : à une certaine période tout le monde a colonisé tout le monde et les Arabo Berbères sont montés jusqu’a Poitiers et restés 800 ans dans le sud de l’Espagne.

"Il faut voir dans ce siècle de -300 à 1830 aux années d’errances, de tâtonnements, la véritable nature de la Régence d’Alger. Une ENTITÉ ÉTRANGÈRE à cette terre et à ses populations qui ne se sentait aucun devoir de résistance, pas même au titre confessionnel (Islamique) pourtant seule légitimation de son existence. Le seul engagement qu’elle s’est astreinte à respecter c’est celui qui l’a continuellement engage vis-à-vis de la sublime porte. (L’Empire Ottoman)

S’il fallait considérer la Régence d’Alger comme L’ANCÊTRE DE L’ÉTAT ALGÉRIEN il aurait fallu aussi trouver trace d’un effort de fédération des populations locales, une volonté d’unification de ce territoire au-delà de sa différenciation de la Tunisie et du Maroc en tant que seul espace de collecte d impôts et une œuvre de développement de ces contrées au lieu de jouer sur les oppositions tribales.
Pour les populations qui occupaient cet espace le temps semble s’être figé jusqu’au moment fatidique de l’occupation française. Une longue parenthèse durant laquelle, sous le contrôle de la régence d’Alger et de ses baylek, les populations musulmanes, juives, citadines, montagnardes ou nomades, berbérophones ou arabophones, issues des lignées amazigh millénaires, venues d’orient, ou chassées d’Andalousie, n’avaient aucune prétention à un vivre en commun encore moins à un devenir semblable.

Comment dès lors considérer le renoncement au combat comme autre chose que la continuité de cette existence en marge et dans le mépris des populations locales qui a caractérisée la présence Ottomane au Maghreb central ?

Si, la régence était un tant soit peu un proto-état la résistance au colonialisme en aurait été radicalement transformée, plus unie, coordonnée. Savez-vous que Le 15 juillet 1830, 5 jours après sa reddition, Hussein Dey Pacha, dernier Dey d’Alger, quitta Alger avec sa famille, son harem et sa fortune personnelle sur le navire français Jeanne d’Arc ? Sa demande de permission de vivre en France ayant été refusée par Charles X, il s’installa à Naples. Une vraie résistance aurait été celle d’un véritable Etat existant. Ce ne fut pas le cas mais le début de 130 années de construction d’un pays moderne, prospère, richissime et en parfait état de marche lorsque la France quitta ses trois...départements.

Bien à vous, Renaud Bouchard

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