Traîner sur les réseaux sociaux ou consommer de l’information conduit assurément à ce constat, celui de tout esprit un peu lucide, si tant que ce soit une condition compatible. Ce n’est pas que la folie qui est maîtresse des lieux, mais l’hubris, la catégorie et le préjugé, extrêmement propices au temps rapide.
Que devrez nous importer tout cela. Et pourtant, dans ce contexte, c’est le préjugé qui sauve : regarder la diversité et la penser réellement n’est pas possible. On appelle pourtant cela la libéralisation des comportements, et c’est cette idéologie qui a été mise en place, par des gens plus intelligents que vous et moi : mais voilà, le ciel de la pensée ne vaut pas un broc quand il s’écrase sur terre.
Seul le rang social fait désormais lien au respect, et avec cela, tout vous sera permis, même la morale dont on ne vous demandera jamais des comptes : dernier rempart, empli de bave et de cynisme, agité, avec les mots positifs qui vont avec (mérite, effort, réussite), ou négatifs (populisme).
Moi je suis fou, et je le sais : j’ai passé la partie la plus intéressante de ma vie le nez dans des livres. Lorsque j’étais jeune, je ne comprenais rien au réel. Je l’imaginais trop complexe. Il était seulement des plus simples, des plus rudimentaires, des plus brutales.
La question est aussi très simple : à quoi est occupée notre attention ? Aux saisons, à la pousse dans le champ, au fer forgé de l’outil rare qui devait être transmis à la génération suivante, à la maladie d’un second enfant après que le premier soit mort ?
La nature des hommes est de s’occuper, sans cela, ils divaguent. Leur liberté, c’est de la trouver dans un ordre à la fois structuré (le bien) et difficile (et le mal). Ni angélisme, ni progrès, ni indifférence, la vie.
Tout cela a sauté. Nous ne sommes plus occupés que dans un champ de restriction radicale - forcément maladif, la libéralisation n’aura jamais compris la liberté - des choses.