@moderatus
En matière de procès d’intention, il me semble que vous êtes passé maître.
Mon post cite simplement des faits. Quant à vous, qui avez cité une litanie, parue dans le salonbeige, sans sources, d’infractions criminelles qui seraient intervenus en Allemagne, je remarque que vous avez oublié que dans ce pays un récent jugement remet certaines pendules (dont peut-être la vôtre) à l’heure :
La
justice allemande a condamné, mercredi, Beate Zschäpe, unique
survivante du groupuscule néonazi NSU, à la prison à vie pour dix
meurtres. Un procès qui a mis en lumière la difficulté pour
l’Allemagne de reconnaître le terrorisme d’extrême droite.
Beate
Zschäpe la néonazie, Beate Zschäpe la complice de meurtres, Beate
Zschäpe la condamnée. À l’issue d’un procès fleuve de cinq
ans qui a tenu en haleine toute l’Allemagne, cette femme de 43 ans
a été
condamnée, mercredi 11 juillet [2018],
à la prison à perpétuité
pour complicité dans dix meurtres dont neuf à caractère raciste
commis entre 2000 et 2007 alors qu’elle était membre du
groupuscule néonazi Nationalsozialistischer Untergrund (NSU,
Clandestinité nationale-socialiste).
…
Le
NSU est, en effet, derrière
dix meurtres visant quasi exclusivement la communauté turque
allemande, une quinzaine de braquages et plusieurs attentats à la
bombe sur une période de quinze ans
sur tout le territoire allemand. Et pendant tout ce temps,
personne ne soupçonnait l’existence de ce groupuscule néonazi.
Les enquêteurs ne se sont intéressés à la piste de l’extrême
droite qu’en 2011, lorsque les corps d’Uwe Mundlos et Uwe
Böhnhardt, les deux compagnons de meurtre de Beate Zschäpe, sont
retrouvés, ainsi que leur arsenal, dans un mobil-home.
…
À
l’époque, les autorités n’ont pas vu de motivations racistes
derrière ces crimes. Un aveuglement parfaitement illustré par les
attentats à la bombe de 2002 et 2004 à Cologne qui ont fait
22 blessés dans la plus ancienne rue commerçante turque
d’Allemagne. Jusqu’en 2011, ces explosions sont mises sur le
compte de règlements de compte entre des organisations criminelles
turques, stigmatisant une communauté entière et
coupant complètement la rue du reste de la ville.
…
Mais
dans les années 2000, la ligne des autorités allemandes est claire
: il n’existe pas de terrorisme d’extrême droite dans le pays.
Le renseignement
assurait, en 2004, que ce milieu n’était pas suffisamment
structuré, manquait de ressources et du soutien logistique pour
mener des opérations terroristes. En outre, les services allemands
étaient convaincus que les néonazis étaient opposés aux attentats
qui risquaient de renforcer l’autorité de l’État honni.
Une
erreur d’analyse qui, de l’aveu du ministère de l’Intérieur
en 2013, a eu de “graves conséquences” pour les victimes et
l’enquête. À cette époque, la priorité des services de
renseignement était la menace islamiste, et les musulmans étaient
plutôt considérés comme des auteurs potentiels d’attaques que
comme les victimes d’attentats d’extrême droite, rappelle
l’hebdo Die Zeit dans une longue enquête sur les erreurs du
renseignement allemand.
Parmi
ces conséquences, des zones d’ombre subsistent malgré les cinq ans
de procès et les centaines de témoignages à la barre, telles que
les circonstances de la mort des deux complices de Beate Zschäpe et
l’éventuelle implication, au delà de la négligence, des services
de renseignement.’’
Source
:
https://www.france24.com/fr/20180711-nsu-neonazi-beate-zschape-proces-meurtre-racisme-allemagne-criminalite-perpetuite