Le hic, c’est que selon le principe de dualité que vous soutenez vous même, s’il y a « la félicité pour la félicité », on peut aussi postuler qu’il y a « la malédiction pour la malédiction » et nous voilà avec le mythe du paradis et de l’enfer.
Vous savez, convaincre un damné de la terre qu’il connaîtra la félicité dans l’au delà, est un excellent moyen pour obtenir sa servitude volontaire ici bas. C’est même un très bon argument pour inverser la charge, c’est à dire, où le tortionnaire peut se dire victime, vu que l’au delà lui réserve l’enfer et donc, l’esclave, le torturé devrait le remercier d’un tel sacrifice pour lui faire connaître la félicité !
L’absurde ne sert la raison, que pour montrer ce qui n’est pas de la raison, certainement pas pour en faire une raison propre.
Non pas que la souffrance ne serve pas à connaître le plaisir, mais qu’il y aurait une cohérence entre ici bas et l’au delà, là, c’est plus que sujet à caution. C’est surtout de la manipulation perverse. Je préfère ne pas voir de cohérence du monde entre réalité et imaginaire ou si vous préférez de la foi. Ceci, pour éviter le confusionnisme comme vous le faites, c’est à dire, finir par dire que le malheur est égal au bonheur, car cela n’est vrai qu’au delà de la condition humaine, pour un regard extérieur, détaché de cette condition, en aucune manière tant qu’on reste à l’intérieur. L’indifférence est le plus grand des mépris dit l’adage, c’est aussi celui qui permet les génocides et les pires destructions.
jSinon, la philosophe à laquelle vous rendez hommage, est morte par conviction, parce que cette action découlait du sens qu’elle donnait à son existence et sans laquelle, sa conscience d’être lui aurait montrée que sa conviction était factice, virtuelle, autrement dit, relevait de son « non être ». Sans cette action, elle serait aussi morte, certes pas physiquement d’abord, mais consciencieusement. C’est à dire, dans la souffrance de son être, pour ne pas être ce à quoi elle aspirait.
"ll faut se dire qu’au départ, elle n’était pas avant d’exister, puis
elle est venue au monde et a appris à « néantiser » son néant en elle,
ce qu’appelle Jean-Paul Sartre l’en-soi, une chose de l’éternité, un
être de l’éternité. Mais elle a existé selon son en-soi et son pour-soi
qui n’était pas comme les autres. Elle s’est « néantisée » par son pour-soi qui n’était pas comme les autres."
Voilà ce qui pour moi est un discours abscons ou sophistiqué.
En effet, plutôt que d’écrire « néantiser son néant en elle », n’est t-il pas infiniment plus simple et clair d’écrire « positiver son être nouveau » !
Le principe de la découverte n’implique pas (à posteriori) le néant, mais l’ignorance, où l’être existe et n’a pas à néantiser son néant intérieur, mais étancher la soif de son être nouveau d’expériences nouvelles, ou l’habitude et la lassitude n’ont pas encore prise et finissent par jeter l’être dans la monotonie et ce qu’on appelle la mélancolie, ou encore la dépression, qui ne sont alors que l’antichambre du néant, du non être ou de l’être dépourvu de sens. Ne restera alors qu’à recommencer un cycle partant de l’ignorance ou la découverte est ce qui donne sens à l’existence. On peut même le faire dans une seule vie d’humain.
On dit que Mozart est né tout en étant déjà Mozart, mais outre le fait qu’il soit mort jeune, sa vie ou plutôt son oeuvre, est une perpétuelle quête de découverte d’harmonies nouvelles. Et s’il avait vécu vieux, un vieux compositeur, il aurait toujours pu se nourrir des oeuvres de ses héritiers ou d’autres créateurs, comme John Lennon !!!!!