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Commentaire de Eric

sur Il faut revoir le temps de travail des enseignants !


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Eric 15 mars 2007 16:57

Cet article est pathétique. Il faut le rajouter aux innombrables textes d’appel au secours de la fonction enseignante.

Bien sur ce ton un peu pleurnichard et ces revendications permanentes et injustifiée sur les plans salariaux et temps de travail pourrait en première analyse irriter. (Doublement des moyens en monnaie constante depuis 30 ans quand même, et d’ailleurs, signe qui ne trompe pas beaucoup d’enseignants sont désormais propriétaires de leur logement)

Il faut aller au delà. Depuis 30 ans ce ne sont ni les salaires ni les horaires qui ont le plus changés en bien ou en mal.

On réclame surtout de travailler moins quand on s’ennui dans son travail qu’on n’y croit pas qu’on est pas motivé. Les gens passionnés ne comptent pas leurs heures....

Il n’est pas en théorie beaucoup de professions plus exaltantes que de former de jeunes esprits, de les aider à avoir une perspective dans l’existence à s’en sortir, à s’épanouir. C’est une science, un art et qui plus est utiles.

La profession est potentiellement plus intéressante que beaucoup d’autres. Beaucoup de gens sont prêt à avoir un travail moins bien payé mais un boulot intéressant et où ils se sentent utiles.

A travers leurs récriminations, il faut entendre les désillusions des profs et leur frustration.

Désillusions politiques. Souvent a gauche, ils pouvaient croire que leur combat permanent, notamment sous forme de bourrage de crâne de nos enfant changerait la société. 25 ans après le 10 mais 81 on comprend qu’ils baissent un peu les bras.

Désillusions professionnelles. 25 ans de Bourdieu et de réformes pédagogiques osées pour un résultat : les enfants de profs sont ceux qui s’en sortent le mieux, les gosses de pauvres sont de plus en plus exclus.

Désillusions sur le statut personnel. Il y a trente ans, il n’y avait pas une majorité de bacheliers dans la société et notamment parmi les parents d’élèves. Un prof était quelqu’un et avait notamment une certaine autorité sur les parents. Ce n’est plus le cas. L’élévation du niveau des parents entraîne un consumérisme de l’école mal vécu par les profs qui n’y sont pas préparés. Par exemple la fuite vers le privé qui sonne comme un désaveu permanent et pas toujours justifié.

Cet élément de comparaison avec le reste de la société est très fort dans les revendications. Plus qu’un cadre ?, moins qu’un footballeur ?, autant qu’un smicard ?.....

Qu’objectivement les profs soient des privilégiés (leur espérance de vie relative en témoigne qui est la plus élevée de la société française) n’y change rien. Leurs plaintes ne sont pas ridicules car leurs angoisses sont réelles même si objectivement non fondées comme souvent les angoisses.

Nous ne pouvons rester indifférents car c’est la qualité de notre système éducatif qui est en jeu.

Mais l’angle d’attaque n’est pas évident. Quelles mesures surtout symboliques mais aussi matérielles trouver pour les remobiliser. Surtout, ou, parmi les prof, encadrés par leurs syndicats, trouver des interlocuteurs prêts à discuter d’autres choses que d’enjeux quantitatifs, revendicatifs et idéologiques pour sortir nos enseignants et notre système scolaire de la déprime ?


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