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Commentaire de Renaud Bouchard

sur De l'appel au meurtre à l'appel au génocide : PLB ou le clip raciste de Nick Conrad


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 13 octobre 2018 12:45

Aux Lecteurs Suite et fin de l’article d’Alexandre Del Valle.

Du rap islamiste anti-occidental aux jihad irakien ou syrien : un aboutissement logique   Nombre de rappeurs et adeptes du rap de haine anti-Blancs, anti-occidental et anti-Flics ont fini, en toute logique par rejoindre des groupes jihadistes, principalement Al-Qaïda et l’Etat islamique. Un phénomène qui touche plusieurs pays occidentaux. Certes, le rap est théoriquement strictement interdit au sein de Daech et d’autres groupes salafistes-jihadistes. Seul les nashid, poèmes musicaux militants dépourvus d’instruments de musique, sont en effet autorisés. Mais l’Etat Islamique et d’autres groupes jihadistes ont attiré de nombreux rappeurs islamistes ou convertis radicalisés à partir de leur haine envers l’ordre, les Occidentaux, les policiers et l’Etat. Des jihadistes français devenus célèbres et auteurs de plusieurs attentats sanglants comme Coulibaly ont même fait des clips de rap. En Grande Bretagne, on peut citer notamment le rappeur L Jinny, alias "Lyricist, assassin du journaliste James Foley, qui est passé sans transition du rap anti-flics au jihadisme de l’Etat islamique. Ce rappeur britannique d’origine égyptienne, né Abdel-Majed Abdel Bary, qui a décapité James Foley dans une vidéo tristement célèbre, était lui-même le fils d’un membre important d’Al-Qaïda : Adel Abdul Bary, coauteur des attentats contre deux ambassades en Afrique en 1998 et considéré comme l’un des plus proches lieutenants d’Oussama Ben Laden… Il a été extradé de Grande-Bretagne vers les Etats-Unis en 2012 et son fils ne s’est jamais désolidarisé de lui. Avant le martyre de Foley, L. Jinny n’avait jamais été diabolisé ou inquiété pour son soutien total envers son père membre d’Al-Qaida , et il a pu devenir une célébrité du rap londonien alors que dans l’une de ses chansons, il jurait vouloir le venger un jour son père : "Give me the pride and the honour like my father, I swear the day they came and took my dad, I could have killed a cop or two« / »Donne moi l’honneur et la fierté comme ceux de mon père. Je jure que le jour où ils sont venus chercher mon papa, j’aurais pu tuer un flic ou deux"… Citons aussi le célèbre rappeur tunisien, Marouan Douiri, alias Emino, qui se fit connaître en dénonçant les répressions policières dans ses concerts et qui chantait les femmes, l’alcool et la drogue avant rejoint l’État islamique. Il fut l’un des premier rappeurs à rendre publique son allégeance au Calife de l’Etat islamique Al Baghdadi sur sa page Facebook, un keffieh à carreaux autour du cou et le sourire aux lèvres devant un drapeau de Daech. Poursuivi pour avoir insulté la police, il avait été relaxé en première instance en avril 2013. Comme son ami rappeur Weld 15, il avait souvent insulté la police et comparé les forces de l’ordre à des « chiens », ce qui lui avait valu une condamnation. Pour se venger face à cette « injustice », il se convertit à l’islamisme radical et devint un « exemple » pour de nombreux Tunisiens qui ont été parmi les plus importants contingents étrangers de Daech en Syrie et en Irak. Il trouva dans l’idéologie salafiste-jihadiste et néo-califale une justification théologique de son rejet grandissant et vindicatif de la société de consommation, des institutions et de l’ordre en place. Avant lui, c’est un autre rappeur connu, le germano-ghanéen Denis Mamadou Gerhard Cuspert, dit Deso Dogg, Abou Malik (ou encore Abou Talha Al-Almani) et ex-délinquant, très populaire dans les années 2000, qui embrassa l’islamisme sous le nom d’Abou Malik. Deso Dogg prêta lui aussi allégeance à l’Etat islamique puis fonda le groupe jihadiste Millatu Ibrahim. Il devint l’un des combattants étrangers de Daech les plus connus. On le retrouve dans plusieurs vidéos de l’organisation jihadiste, notamment une dans laquelle il tient une tête coupée... Il a finalement été tué lors de bombardements sur la ville de Gharanij, dans la province syrienne de Deir Ezzor (est), le 17 janvier 2018, lors d’un affrontement avec le groupe jihadiste rival Al-Nosra (Al-Qaïda en Syrie). On lui doit de nombreux appels aux musulmans vivant occidentaux à commettre des attentats dans leurs pays. Il a suscité de nombreuses vocations.   

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