Je suis assez d’accord sur nombre de constats, mais nous c’est l’anglais qui nous écrase culturellement ! Une critique littéraire récemment décédée s’était fait connaître entre autres pour son livre sur les liens entre domination culturelle et traduction (même phénomène au cinéma d’ailleurs : les USA ne doublent jamais les films étrangers, ils les refont !). Néanmoins, la question de la langue d’éducation est très difficile, car nombre de langues sont orales, ou manquent de vocabulaire moderne, notamment technique, ce qui a rendu compliqué et partiel l’arabisation de l’enseignement supérieur en Algérie, par exemple, ou la « dérussification » en Ukraine (faite à la hâche et dans une ambiance hystérique).
Mais le point commun de ces critiques est l’absence de proposition concrète, souvent une acceptation tacite du rôle de l’anglais ou du français. Or, la solution la plus prometteuse à cette impérialisme linguistique (qui est en même temps économique et politique), serait la promotion de l’espéranto, équitable et facile - lequel n’empêche nullement d’étudier l’anglais pour des besoins professionnels, ou la langue du pays d’accueil.
"Ne serait-il pas vain de déclamer en français les poèmes d’El hadj
Malick SY à la gloire d’El Hadj Oumar Tall ? Ou ceux du grand poète
arabe el Mutanabbi dans une langue autre que l’arabe ?"
Je ne les connais pas, mais effectivement la poésie est extrêmement difficile à traduire, en raison des rimes et du rythme à respecter. Là encore, c’est l’espéranto qui est le mieux à même de le permettre, non pas en raison de sa régularité, mais de sa souplesse structurelle, l’aspect Légo qui permet de trouver une traduction là où le français ou l’anglais peineront (voir l’exemple du célèbre poème de Kipling, dont la traduction française la plus connue est en fait une réécriture, avec certains vers modifiés.
(Il y a beaucoup de méconnaissance autour de l’espéranto, j’en avais indiqué quelques principes linguistiques sur AVox.)